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Les pylônes électriques peuvent être utilisés pour les câbles de fibre optique. Source: DeloitteLes pylônes électriques peuvent être utilisés pour les câbles de fibre optique. Source: Deloitte
Les gouvernements devraient encourager le partage des réseaux et de la pose de câbles de fibre avec d’autres infrastructures telles que les routes et les lignes électriques s’ils veulent réaliser l’accès universel au haut débit. Le partage des infrastructures fait non seulement gagner du temps, mais permet de réaliser des économies considérables au moment du déploiement des réseaux de télécommunications pour répondre aux besoins croissants de la population en matière d’accès internet. Par conséquent, le partage des infrastructures permet non seulement de rejoindre de façon rentable les populations des régions éloignées généralement coupées d’un haut débit abordable, mais contribue également à faire baisser les prix en général, en favorisant une plus grande concurrence.

« Le partage des coûts avec d’autres opérateurs permet de réaliser des économies considérables ».

Une étude qui vient d‘être publiée par le cabinet de conseil Deloitte montre que le coût des réseaux de télécommunications peut être sensiblement réduit si les opérateurs de réseaux collaborent entre eux pour déployer les dorsales de fibre optique ou les pylônes nécessaires au haut débit sans fil. Le rapport souligne qu’il est possible de réaliser encore d’autres économies importantes si d’autres services publics tels que les routes, les voies ferrées, les pipelines et les réseaux électriques partagent leurs infrastructures avec les opérateurs de réseaux. Le rapport de Deloitte a été commandé par APC.

Le spécialiste de l’accès internet d’APC, Mike Jensen, souligne que plus de 80 % du coût de la pose d’une nouvelle dorsale de fibre correspond aux travaux de génie civil nécessaires pour creuser les tranchées. « Si ce coût peut être partagé avec d’autres opérateurs ou, par exemple, si les conduits pour le transport de la fibre peuvent être placés dans les routes au moment de leur construction, il est possible de réaliser des économies considérables ».

On applique le même genre de stratégies de partage aux tours utilisées par les opérateurs sans fil. Il s’agit probablement du domaine où le partage des infrastructures est déjà relativement avancé, un nombre croissant d’opérateurs de téléphonie mobile dans le monde vendant leurs tours à des entreprises spécialisées qui y louent ensuite de l’espace à plusieurs opérateurs. Cette solution permet également de réduire l’impact environnemental créé par la duplication inesthétique de pylônes.

Autres solutions pour les petits opérateurs de réseaux

De nombreux gouvernements établissent des opérateurs de dorsale de fibre de gros ou leur concède une licence, un autre mécanisme qui vise à encourager le partage des infrastructures et la concurrence dans le secteur du détail. Cela peut également contribuer à limiter la position dominante des grands opérateurs en offrant aux petits opérateurs de réseaux la possibilité de rivaliser sur un pied d‘égalité, ce qui permet de donner plus de choix à l’utilisateur final.

Pour donner une indication approximative des économies possibles, Jensen attire l’attention sur le rapport de Deloitte qui montre que le fait d’inclure un conduit dans un projet routier n’augmente le coût de la construction que d’environ 1 à 2 %, tout en éliminant l‘énorme coût des travaux de génie civil à la charge des opérateurs de télécommunications. Si l’on pouvait utiliser ces types d’infrastructures pour les 150 000 km de fibre prévues en Afrique, le coût total passerait d’environ 3 milliards à moins de 600 millions de dollars US, soit seulement 200 millions de dollars US par opérateur si la dorsale est partagée entre trois opérateurs. La pose des câbles le long de routes ou d’autres services publics déjà existants revient également beaucoup moins cher et est plus rapide que de creuser des tranchées indépendantes du fait que les questions de droits de passage ont déjà été réglées. Dans les zones urbaines, les systèmes d’eaux usées eux-mêmes sont utilisés pour poser la fibre. Mais certains services publics voient la location de l’accès à leurs infrastructures ou droits de passage comme un moyen facile de produire des revenus et peuvent facturer des montants excessifs.

Étant donné les ressources limitées dont disposent les opérateurs pour étendre leurs réseaux dans les régions les plus éloignées (où les perspectives de génération de revenus sont beaucoup plus faibles), le rapport souligne que les décideurs politiques et les régulateurs doivent veiller au plus grand partage possible des infrastructures. Le rapport suggère que les gouvernements adoptent une loi exigeant que les conduits soient inclus dans toutes les nouvelles infrastructures de services publics et permettent aux opérateurs de demander aux autres opérateurs de télécommunications et de services publics de partager sur demande leurs infrastructures à des prix raisonnables.

Le rapport, intitulé Unlocking Broadband for All, résulte d’une étude générale d’expériences de partage des infrastructures et d‘études de cas détaillées dans 10 pays : Côte d’Ivoire, Inde, Indonésie, Kenya, Mozambique, Nigeria, Philippines, Afrique du Sud, Thaïlande et Ouganda.

Pour en savoir plus sur le partage des infrastructures, veuillez consulter :


Contact :
Mike Jensen, spécialiste de l’accès internet – mike@apc.org / +55-73-9944-9064
Leila Nachawati, adjointe des communications – leila@apc.org