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Comment les membres d’APC améliorent-ils le quotidien de leurs communautés ? Nous présentons dans cette chronique des récits qui soulignent l’impact et les changements opérés par nos membres, avec l’aide de subventions secondaires d’APC. Aujourd’hui, voyons comment l’organisation palestinienne 7amleh, le Centre arabe pour l'avancement des médias sociaux, milite pour les droits numériques des Palestinien·nes.

7amleh est la première organisation palestinienne de défense de droits numériques. D’abord menée par des bénévoles lors de sa création en 2013, elle a grandi pour atteindre huit employé·es en six ans. Depuis sa fondation, elle fait un travail essentiel pour mettre en lumière ce qu’elle appelle « l’occupation numérique » de la Palestine. Sa plus récente initiative a été le cinquième Forum annuel sur l’activisme numérique en Palestine 2021 (PDAF), qui a accueilli plus de 1 600 participant·es à une conférence en ligne et a été consulté par plus de 400 000 personnes dans 70 pays. Le message du PDAF est clair : « Il est temps de mettre fin aux violations des droits numériques des Palestinien·nes et de garantir que nous ayons accès à un espace en ligne sûr, juste et libre. »

Contester les politiques discriminatoires à l’égard des Palestinien·nes en ligne

L’un des principaux objectifs de 7amleh est de demander des comptes aux entreprises qui briment les droits humains des Palestinien·nes en ligne. Grâce au programme de subventions secondaires d’APC, 7amleh a lancé la campagne « Cartographiez la Palestine », une initiative visant à faire pression sur Google pour qu’il respecte le droit international et reconnaisse les frontières internationalement reconnues de la Palestine, qui n’est pas répertoriée comme un pays sur Google Maps.

« Nos recherches ont démontré que la Palestine, les villes et villages palestiniens ne sont pas sur Google Maps », remarque 7amleh. « Avec nos recherches et notre campagne, nous voulons mettre fin au soutien de Google envers les colonies israéliennes illégales et nous souhaitons contester le parti pris pro-israélien de Google sur ses cartes. »

Grâce au soutien financier pour ses recherches et ses campagnes, 7amleh s’est également opposée à la politique discriminatoire de Facebook à l’égard des Palestinien·nes. En organisant une puissante campagne sur les médias sociaux, 7amleh a sensibilisé le public à la partialité de Facebook dans sa modération de contenu envers les Palestinien·nes. Elle a aussi exercé une pression sur leurs hauts représentants politiques pour qu’ils montrent plus de réactivité et de transparence en ce qui concerne la censure exercée en Palestine, grâce à la mobilisation de la société civile. En 2021, Facebook s’est montré plus transparent et a participé publiquement au PDAF.

« Grâce à la grande portée de cette campagne, ainsi qu’aux discussions entamées sur les plateformes de médias sociaux, nous espérions faire pression sur la direction de Facebook pour qu’elle se penche sur les problèmes de discrimination », a déclaré 7amleh. Suite à la campagne, une lettre conjointe de 88 organisations de défense des droits humains a été soumise à Facebook pour exiger que l’entreprise soit redevable de ses actions.

7amleh a également effectué un travail important au Conseil des droits de l’homme en partenariat avec APC, « pour s’assurer que les politiques des gouvernements locaux et internationaux et des entreprises de médias sociaux soient conformes au Droit international relatif aux droits de l’homme ». Ces dernières années ont été marquées par une forte diminution de l’espace de liberté d’expression en raison de réglementations gouvernementales, de propositions de loi, ainsi que d’une hausse de la modération de contenu et de la coopération entre les gouvernements et les entreprises de médias sociaux. « Les plateformes en ligne, en particulier les plateformes de médias sociaux, sont devenues une nouvelle arène de confrontation politique pour le conflit [palestinien], ainsi qu’un lieu de discussion pour la communauté palestinienne sur ses enjeux internes », ajoute l’organisation.

Interrogée sur les défis les plus pressants à venir, 7amleh souligne qu’il est crucial que les conventions des Nations unies et le droit international relatif aux droits de l’homme soient respectés en Palestine. L’organisation souligne également l’importance des recherches solides, fondées sur des preuves.

« Dans le cas de la Palestine, il y a eu très peu de recherches sur les droits numériques », souligne 7amleh. « Nos premières recherches ont contribué à un changement et ont inspiré d’autres personnes. De nouvelles recherches sont menées par plusieurs organisations, universitaires et étudiant·es. Une base de preuves a également été créée pour notre travail de plaidoyer et de campagne, ce qui nous a permis de contribuer aux efforts internationaux de recherche et de défense des droits. »

7amleh mène aussi actuellement sa première campagne de financement participatif pour soutenir son travail. « Nous avons beaucoup apprécié tout le soutien que nous avons reçu pour développer 7amleh, la première organisation palestinienne de défense de droits numériques, mais nous avons maintenant besoin que les gens offrent leur soutien financier pour notre travail. Même s’il ne s’agit que d’un petit montant, la participation des gens à notre campagne pourrait faire une grande différence », a souligné l’organisation.

L’histoire mentionnée dans cet article est tirée du rapport « Poursuivre le dialogue : Leçons tirées des subventions secondaires d’APC ». Ce rapport présente les résultats d’entretiens et d’enquêtes auprès de notre équipe de travail ainsi que des membres et partenaires d’APC qui ont bénéficié d’un financement à travers notre programme principal de subventions secondaires, soutenu par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida), ou de nos autres subventions secondaires proposées dans le cadre de projets d’APC.

Cette histoire vous a inspiré·e à semer les graines du changement dans votre communauté ? Racontez-nous votre histoire en nous écrivant à l’adresse suivante : communications@apc.org