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Un cadre stratégique pour la large bande en Afrique de l’Est a été le sujet de discussion du deuxième Forum sur la gouvernance de l’internet de l’Afrique de l’Est qui a eu lieu à Nairobi du 7 au 9 septembre 2009. Plus de 200 participants et observateurs de quinze pays représentant le secteur privé, la société civile, les médias, les régulateurs publics, les partenaires en développement, les communautés internet, les organismes des Nations Unies, les réseaux de consommateurs et les universités se sont réunis pour débattre des questions de la gouvernance de l’internet (GI) locale.

Les principaux sujets à l’ordre du jour ont été la cybercriminalité, la nécessité d’une politique réglementaire, les questions de consommation, les ressources essentielles de l’internet et l’accès à la large bande. Dans chacune des séances thématiques, des représentants des cinq pays de l’Afrique de l’Est ont présenté une perspective nationale sur les thèmes abordés, en définissant les grands enjeux, les progrès et les difficultés, à la suite de quoi les participants du FGI-AE 2009 ont débattu de la formulation de recommandations et de la suite à donner. La nouveauté de cette année a été une séance spécialement organisée pour les parlementaires. La participation de députés, formant un groupe important de parties prenantes au FGI-AE, a été une première. Les députés ont un rôle à jouer dans le dialogue sur la gouvernance de l’internet, c’est pourquoi le but de la séance était de commencer à encourager une contribution jugée essentielle de ce groupe au débat.

Le FGI-AE, organisé la première fois en 2008, vise à créer une communauté de pratique qui formera, à long terme, un assise solide pour une participation utile des parties prenantes est-africaines aux débats sur la politique publique de l’internet aux niveaux national, régional et international. Le modèle du FGI-AE permet une participation, une contribution et une mobilisation éclairées des membres des communautés se fondant sur la recherche, le partage des expériences et des compétences, la résolution de problèmes et de défis communs et la création d’un nouveau savoir. Le forum suit une approche verticale multipartite, qui commence au niveau national par des discussions au moyen de listes de diffusion dans les cinq pays de l’Afrique de l’Est, suivies par des FGI nationaux en personne, où l’on poursuit les discussions et le débat et où l’on va plus loin pour valider les questions identifiées dans les premières discussions et commencer à étudier des recommandations et des solutions. Les FGI nationaux forment ensuite la base du FGI régional est-africain.

Au cours du FGI-AE 2009, un consensus a été réalisé sur le fait que l’accès continue d’être une des questions les plus importantes en Afrique de l’Est, en particulier l’accès universel abordable à la large bande, le renforcement des domaines nationaux et la formulation de cadres stratégiques et réglementaires nationaux et régionaux pour, entre autre, la gestion du spectre, la cybercriminalité, la protection des consommateurs. Les participants ont également recommandé la formulation d’un cadre stratégique régional sur la large bande pour favoriser l’accès universel abordable.
La proposition de créer un environnement favorable à l’accès universel abordable a été soutenu par le ministre secrétaire permanent pour l’Information et la Communication du Kenya, Dr Bitange Ndemo, qui a fait remarquer que « le prochain milliard d’internautes viendrait d’Afrique. L’internet c’est l’accès à une information et à un savoir mondiaux dans toutes les langues. Il nous faut donc veiller à localiser l’internet pour préserver nos cultures et notre savoir, mais aussi les partager avec le reste du monde ». Il a ajouté que les gouvernements africains doivent élaborer des cadres de propriété intellectuelle pour protéger la richesse du patrimoine et des ressources de l’Afrique contre le vol.

Les recommandations du FGI-AE 2009

Les participants ont convenu qu’il fallait terminer et approuver la politique de communication pour l’Afrique de l’Est et formuler des cadres stratégiques concernant la large bande, la gestion du spectre, la cybercriminalité, la protection des consommateurs et la propriété intellectuelle.
Ils ont également convenu de la nécessité de renforcer le plaidoyer de la société civile en vue d’un service de meilleure qualité, un accès universel abordable, un cadre juridique régissant les questions de consommation, notamment des codes de conduite, de même que la nécessité d’avoir des mécanismes de règlement des plaintes transparents et accessibles et de promouvoir un choix éclairé pour le consommateur en publiant des statistiques et des informations qui contribuent à faire ce choix.

Les participants à la séance sur les ressources internet essentielles ont recommandé le renforcement des domaines nationaux, la création de centres de données nationaux et régionaux, le renforcement et la protection des points d’échange internet nationaux et régionaux et la sensibilisation à la transition à l’IPv6.

Au sujet de la cybercriminalité, les participants se sont mis d’accord sur la nécessité d’établir des équipes d’intervention d’urgence informatiques nationales et régionales pour coordonner les problèmes de cybersécurité dans la région et les résoudre. Ils ont également convenu de la nécessité urgente de commencer à répondre aux besoins spécifiques des groupes vulnérables comme les femmes et les enfants et voir comment ils sont touchés par la cybercriminalité.

Les participants ont également reconnu la nécessité de donner suite aux questions de façon durable grâce à un certain nombre d’activités : nouvelles discussions, plaidoyer et formulation de cadres stratégiques aux niveaux national et régional. Ils ont convenu que ces questions devaient être présentées au FGI international et qu’il faudrait peut-être chercher des moyens de les intégrer au FGI.

Le coordonnateur exécutif pour le Forum sur la gouvernance de l’internet des Nations Unies, M. Markus Kummer, a fait remarquer que « une bonne partie des discussions du FGI ont tendance à porter sur les facteurs internationaux de développement, mais les FGI nationaux et régionaux ont désormais un rôle encore plus important à jouer pour informer les FGI mondiaux. Le niveau international, a-t-il ajouté, ne peut être efficace sans une contribution et des accords au niveau national, ainsi que la participation et l’engagement de toutes les parties prenantes.

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Le EA-IGF est un événement multi-partite qui est supporté par le projet Communiquer pour influer en Afrique centrale, de l’Est et de l’Ouest d’APC est constitue une collaboration entre APC et KICTANet. CICEWA soutient le FGI national comme forme de playdoyer, mené par le member d’APC KICTANet.

Le FGI-AE 2009 a pu avoir lieu grâce au Centre de recherches pour le développement international du Canada, l’Agence de coopération international du Japon, le ministère de l’Information et de la Communication du Kenya, la Commission des communications du Kenya, le Kenyan Network information Centre, l’AT&T, l’Association des fournisseurs de services de télécommunication du Kenya (TESPOK), l’AFRNIC, le Kenya ICT Board et le Centre for Global Communications (GLOCOM) de l’Université internationale du Japon.

Pour plus de détails, veuillez communiquer avec

Alice Munyua
Responsable
Forum sur la gouvernance de l’internet de l’Afrique de l’Est
E-mail: alice@apc.org
Site web: www.eaigf.or.ke