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Members APC debatent les priorités strategiques pour 2009-12Members APC debatent les priorités strategiques pour 2009-12Après plusieurs tours d’intense débat, les membres d’APC ont identifié six points comme les domaines stratégiques auxquels APC devrait s’attaquer dans les cinq prochaines années : faire le plaidoyer pour un accès abordable d’internet pour tous, les TIC et l’environnement, la construction “des biens communs d’information”, la défense des droits de l’internet, l’utilisation critique et créative des technologies émergentes sous un angle de changement social et l’amélioration de la gouvernance, particulièrement de la gouvernance de l’internet. Pourquoi les membres d’APC donnent-ils la priorité à ces six points ? Quels sont les principaux défis et opportunités qu’ils perçoivent en ce qui concerne la liberté de l’internet et son usage pour la justice sociale dans les années à venir?

Accès abordable à l’internet

Les chiffres pour 2008 montrent de larges disparités dans l’accès à l’internet. Presque les trois-quarts des nord-américains et la moitié des européens étaient connectés à l’internet. Pourtant, juste un quart des latino-américains étaient en ligne et l’image en Asie et en Afrique était encore pire. Seulement 15 pour cent des asiatiques sont en ligne (avec un large pourcentage provenant de juste quelques pays) et juste 5 pour cent d’Africains.1 Il existe également des fractures entre la fourniture d’internet en zones urbaines et en zones rurales et une nouvelle fracture a émergé : la fracture de la large bande passante. Pour être en mesure de faire fonctionner les applications actuelles, la connexion par dial-up ne suffit plus. Il est indispensable de disposer d’une large bande passante suffisante et abordable. Le défi d’étendre l’accès universel abordable à l’internet demeure un centre d’intérêt primaire pour l’APC.

Cependant, le faible pourcentage d’usage peut encore se traduire dans de larges nombres d’utilisateurs. Même en Afrique, plus de 50 millions de personnes ont maintenant un peu d’accès à l’internet. De tels chiffres, associés à l’accroissement spectaculaire du nombre de personnes utilisant les téléphones mobiles, constituent une énorme opportunité pour utiliser les TIC pour améliorer la justice sociale et le développement.

Deux facteurs connexes sont particulièrement significatifs : la convergente entre l’internet et les réseaux mobiles, et le degré auquel la propagation des téléphones mobiles a permis aux gens de participer à la création et au partage d’information dans de multiples façons, surmontant les clivages sociaux et géographiques.

Certaines des utilisations les plus innovantes de la téléphonie mobile, tel que l’observation des droits humains, les systèmes d’alertes rapides (observation de la migration, du conflit, des désastres naturels), observation des élections, transactions financières, le partage des informations sur la santé publique et le reportage de violence domestique, sont centrales à l’activisme civil qui est important pour la communauté APC. Les mêmes processus posent également de nouveaux défis en termes de politiques, de réglementation, de développement d’application, de renforcement de capacités etc. Sera d’une importance particulière le fait d’assurer de l’ouverture dans l’espace mobile, des standards et contenus ouvert à la liberté par rapport à la censure.

Mettre les TIC au service d’un environnement durable

L’utilisation accrue des TIC est aussi bien un risque qu’une aide potentielle à un environnement durable.
La consommation d’énergie par les réseaux de l’internet, particulièrement l’infrastructure de serveur, a augmenté de façon exponentielle, tout comme les déchets électroniques. À moins que le secteur des TIC fasse sérieusement attention à l’utilisation de l’énergie renouvelable et à la prévention de déchets inutiles, le potentiel de l’internet à fournir des voies alternatives de travailler pour réduire les empreintes de carbones, sera détruit par le mal qu’il fait. Le Rapport sur le développement 2008 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) note que “le changement climatique constitue la définition du défi du développement humain du 21e siècle” parce qu’il aggrave la pauvreté existante et les défis liés au développement, et intensifie les conflits sur les ressources. Le réseau APC a besoin de répondre à ces défis à travers l’usage créatif des TIC pour aider les gens à s’adapter à l’impact du changement climatique et à l’atténuer.

Contenu en ligne et droits de l’internet

Les organisations de la société civile ont été les pionnières dans l’adoption des TIC. Elles ont créé et hébergé des sites web et des liste de distribution et ont reconnu l’importance de l’internet dans l’expansion de la globalisation. La propagation de l’internet a facilité l’impact des réseaux de la société civile, à travers son utilisation pour la recherche, la collaboration, la coordination de campagne, l’assistance aux médias et l’échange de l’information à travers les frontières.

L’explosion d’un internet plus interactif a facilité pour les gens la mise en ligne de contenus comme l’illustre la montée du « journalisme citoyen » et la propagation virale des sites de réseautage social. Ce web interactif a aussi affecté la société politique comme l’illustre la campagne électronique par les politiciens. Ce qui n’est pourtant pas clair est qui devient propriétaire et qui contrôle ce contenu une fois qu’il est en ligne – le site hôte ou le créateur ? La vie privée est-elle respectée ? Et sur le plan technique, les sites utilisent-ils les standards ouverts qui garantiront le futur d’un internet gratuit et ouvert, ou bien ils enferment les utilisateurs dans leurs systèmes avec les protocoles propriétaires ?

Quelles sont les implications de tout cela pour le réseautage de la société civile ? Comment devrions-nous répondre aux contradictions entre la démocratisation de l’information sur l’internet (particulièrement à travers le réseautage de pair-à-pair et le contenu généré par l’usager) d’une part, et de l’autre, la croissante propriété privée et la commercialisation.

Pas surprenant, l’internet est devenu un lieu de contestation entre les gouvernements, le secteur privé, les usagers et les organisations de la société civile. Ceci est intensifié par les nouvelles technologies qui permettent le suivi des mouvements des gens en ligne à des fins politiques et criminels, de même que pour
Not surprisingly, the internet has become a site for contestation between governments, the private sector, users and civil society organisations. This is intensified by new technologies that enable tracking of people’s online movements for political and criminal ends, as well as to améliorer l’expérience de l’utilisateur et maximiser profit commercial.

“La bataille sur l’écologie institutionnelle de l’environnement numériquement réseauté est mené précisément sur combien d’utilisateurs continueront de participer à la construction de l’environnement réseauté de l’information, et combien de population de consommateurs continueront resteront sur la touche à recevoir passivement les produits finis des producteurs d’information industrielle” . Les gens doivent se réveiller ! APC a compile les opportunités et les menaces dans une charte des droits de l’internet avec sept thèmes comprenant l’accès à l’internet pour tous, la liberté d’expression, l’accès à la connaissance, l’apprentissage et la création partagés ; la vie privée et la surveillance et la gouvernance transparente et inclusive. Il sera crucial de s’engager activement sur la politique de l’internet et le développement technologique pour s’assurer que ces droits sont reconnus, respectés et mis en application.

L’internet comme un bien public mondial qui renforce les biens communs informationnels

L’approche orientée sur les droits qu’APC utilise à propos de l’internet est enracinée dans la croyance du réseau que l’internet est un bien public mondial et que son développement et sa gouvernance devrait refléter cela. Nous croyons aussi que tout le monde devrait avoir accès à l’internet afin de pouvoir jouer son rôle dans la construction d’un bien commun informationnel global où l’information et la connaissance sont disponibles gratuitement et collectivement partagés.

Les problèmes brûlants et d’actualité sur les biens communs ne sont pas différents de celles que APC avait cherché à régler à ses débuts. Aussi bien avant que depuis 1990, la communauté APC a cherché à fournir un accès à et à défendre un bien commun mondial pour la fourniture d’information qu’il était impossible de trouver aussi vite que facilement à l’époque.

Le grand défi dans le renforcement des biens communs mondiaux est de s’opposer à la nature fermée et propriétaire de la politique, de la pratique et de la culture qui prédomine maintenant et qui gouverne actuellement la production et la dissémination de l’information. Ceci comprend les régimes restrictifs de propriété intellectuelle, les cadres qui gouvernent l’accès et l’utilisation de la gamme, l’utilisation de standards fermés et propriétaires qui sont utilisé dans le développement des technologies de l’information et de la communication (téléphonie mobile incluse). Ceci impliquera un plaidoyer persistant pour un accès libre et ouvert à la connaissance, aux idées et aux méthodologies d’enseignement.

Engagement créatif avec les technologies émergentes

Alors que les sites web et les outils en ligne deviennent de plus en plus orientés sur l’utilisateur et sont générés par celui-ci, les développeurs et les usagers du Sud ont plus d’accès et d’influence. En dépit de cela, la plupart des organisations de la société civile se battent pour être informées sur et pour négocier le changement constant et la multitude d’options qui sont disponibles pour elles.

Il y a un danger à croire que ce qui est nouveau est ce qui a de meilleur. Les choix technologiques doivent être centrés sur les personnes et les tâches à faire, et non sur les outils mêmes.

Fait inquiétant, la sensibilisation sur le potentiel politique et économique des logiciels libres et ouverts semble diminuer, en dépit de la stabilité et de la facilité d’utilisation des plateformes FOSS de nos jours.

Les activistes de changement social doivent non seulement faire usage de l’internet, mais ont aussi besoin de comprendre comment cela fonctionne, et quelles sont les implications de déplacer la plupart de leur si important travail en ligne. Ceci necessite une compréhension des risques; de la sécurité individuelle (pour ceux travaillant dans des environnements surveillés ou pour ceux qui sont vulnérables à différentes formes d’exploitation), de la vie privée (pour tous les usagers), de la sécurité de l’ordinateur et de l’information (par exemple des attaques de virus). Cela requiert la réflexion sur l’impact de la présence constante de l’internet sur la diversité culturelle et l’identité communautaire. Cela exige la prise de conscience de l’accessibilité aux personnes handicapées.

Améliorer la gouvernance, y compris la gouvernance de l’internet

Une gouvernance améliorée au niveau local et national est un pré-requis à la justice sociale et au développement durables. La participation publique, l’accès à l’information, la transparence et la responsabilité influencent la manière dont les gens peuvent influencer et contrôler les politiques et la mise en œuvre. La société civile et les mouvements sociaux ont un rôle décisif à jouer pour maintenir les gouvernements responsables. Leur capacité, y compris celle à utiliser effectivement les TIC, a besoin d’être renforcée – d’autant plus à un moment d’insécurité économique mondiale quand les gouvernements peuvent être tentés d’appliquer des lois draconiennes pour venir à bout du malaise social.

La gouvernance de l’internet, pour assurer qu’il est reconnu et géré comme un bien public mondial qui respecte les droits humains est un défi majeur. Cependant, au cours de ces dernières années, nous avons constaté que dans le processus de l’élaboration de la gouvernance dans ce domaine relativement nouveau, les erreurs et l’exclusion qui caractérisent tant d’autres domaines de gouvernance mondiale peuvent être corrigés. La gouvernance de l’internet a besoin d’être transparente, responsable et accessible à la participation publique et assurer un internet libre et ouvert. Ce faisant, il peut aussi servir comme un rôle modèle pour les décideurs politiques dans d’autres secteurs.

Cet article est extrait du Plan d’action 2009-2012 d’APC. Un résumé de ce plan pourra être trouvé dans la section publications de apc.org

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1) La notion des biens communs provient des moyens âges, et se réfèrre aux terres communes que les villagiers partagaient pour les besoins collectifs, comme nourrire les animaux. Les biens communs de l’information et peuvent être définis comme un espace virtuel qui est bâtit de façon collective, et où l’information et le savoir sont partagés.
2) http://www.internetworldstats.com/stats.htm – accédé le 4 février 2009.
3) Jonathan Zittrain: The Future of the Internet – And How to Stop It, Yale University Press, 2008
4) Yochai Benkler: The Wealth of Networks, Yale University Press, 2006, p385

Photos: Mihaly Bako