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La citoyenneté est, du point de vue juridique, ce statut qui permet à un individu de devenir membre d’une communauté étatique en lui conférant du coup l’ensemble des droits politiques et en l’astreignant à des devoirs civiques nécessaires à sa participation à la vie de sa société ou de sa communauté politique. Elle s’oppose ainsi au concept réducteur de résident disposant ou non d’une nationalité, pour placer le citoyen dans le respect des lois et règlements qui régissent sa cité et ses institutions. Il en fait une personne à part entière, exerçant son libre-arbitre, se prenant en charge et assumant ses choix – sa famille ou son groupe, et le projette au cœur du projet commun auquel il souhaite prendre part activement dans l’accomplissement de ses devoirs civiques et politiques.

Sous l’angle de la démocratie, la citoyenneté englobe également la notion d’égalité des sujets (les citoyens) en termes de droits et devoirs et peut se définir comme étant tout ce qui concourt à une gestion saine, transparente, juste et équitable, des affaires de la cité : c’est une participation volontaire, spontanée et bénévole à la vie communautaire puisque les rôles à jouer par les citoyens n’ont aucun caractère obligatoire ; ils sont totalement libres de choisir de participer (citoyen actif) ou non (citoyen passif) à la vie publique.

Dans le contexte actuel de profonds bouleversements et changements politiques radicaux tant au niveau des stratégies et approches qu’à celui de la mise en œuvre opérationnelle des projets politiques, il est devenu impératif d’améliorer les mécanismes nécessaires à l’instauration de plus de clarté, de justice, de transparence et de responsabilisation gouvernementale. La participation des citoyens à la vie publique, condition essentielle de réussite, n’est plus réactive mais est désormais devenue proactive, avec plus d’exigence pour assurer le succès des initiatives prises dans le domaine de la bonne gouvernance. La reconquête de leur autonomie, de leur dignité, leur reconnaissance sont des leviers essentiels d’exercice de leurs droits et responsabilités.

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont de nos jours de plus en plus utilisées dans les institutions gouvernementales comme outil de démocratisation permettant de rapprocher les citoyens de leur Etat, exigeant ainsi des administrations plus de justice, d’équité, de transparence et de responsabilité ; en somme, plus de qualité de service. La prise en compte nécessaire des TIC dans les préoccupations quotidiennes du citoyen, en termes d‘éducation, d’information et de sensibilisation communautaire, de diffusion et de propagation de l’information, avec des outils et des formats diversifiés, est plus que jamais requise. Les TIC doivent servir à tout un chacun, en particulier au bon citoyen conscient de ses devoirs civiques, politiques et moraux mais aussi aux autorités étatiques animées de la volonté de bien gouverner, vertueusement et dans la transparence, pour montrer à tous ce qu’est la Nation et prouver de sa prééminence devant toute autre chose.

Le nouveau concept d’e-gouvernance ou gouvernance électronique, qui est relatif à l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication aux fins d’améliorer la qualité des services que les administrations fournissent aux citoyens et aux entreprises, constitue assurément un passage incontournable. En véritable outil de management de la relation client (CRM) pour paraphraser, il permettra certainement de renforcer cette relation de type client-fournisseur entre pouvoirs publics et populations, générant ainsi une démocratie plus forte, plus responsable, plus participative et donc plus inclusive.

A ce titre, les TIC peuvent et doivent servir aussi pour augmenter la visibilité et la connaissance des lois et de la constitution. Les obstacles psychologiques, matériels, et financiers, à l’usage citoyen des TIC et la non responsabilisation du citoyen (analphabétisme, fracture numérique, manque de moyens) doivent être transcendés par les pouvoir publics par le biais de politiques d’élaboration et de mise en œuvre de programmes nationaux de vulgarisation et d’usage communautaire des TIC. Toutes les stratégies exogènes, non participatives ou individualistes/non collectives, non inclusives, considérées comme contre-productives, voire méprisantes à l’égard du citoyen doivent être bannies. Il est primordial d’adopter des approches communautaires participatives, inclusives, volontaires, basées sur des dynamiques d’appropriation citoyenne des TIC, non pas simplement comme outils, mais comme stratégies devant conduire au changement escompté à court et long terme. Comme disait l’autre : « La stratégie la plus efficace est celle qui n’exclut aucune autre stratégie »

Le développement fulgurant des technologies de l’information et de la communication (TIC), particulièrement celui des outils de plus en plus sophistiqués et d’utilisation toujours plus banalisée (ordinateurs portables, smartphones, tablettes, etc.), conjugué aux énormes possibilités offertes par Internet, offre aux citoyens d’importantes possibilités d’échanges d’information, de communication en temps réel, et ainsi d’opportunités de s’informer, de s’éduquer et donc de s’influencer mutuellement.

L’accès à l’information publique devient ainsi démocratisé pour ne pas dire banalisé, offrant aux citoyens la possibilité d’anticiper ou de prendre une part active sur les décisions et orientations politiques de leurs gouvernants qui agissent sur leur devenir. Ils pourront par exemple s’organiser en groupes de pression et intervenir sur le vote des lois (mouvement du 23 juin au Sénégal, la participation des réseaux sociaux dans les évènements dits du printemps arabe, etc.). Ils (les citoyens) pourront désormais, grâce à une maitrise de l’information par les TIC, mieux exercer leurs devoirs et prendre une part plus importante, qui va au-delà du simple vote, dans le processus de prise de décision et la direction de leurs propres affaires publiques.

Les dernières consultations électorales sont une parfaite et éloquente illustration tant dans la gestion du processus électoral, au niveau de la veille le jour du scrutin, qu’au niveau de la remontée et de l’exploitation des résultats issus des urnes. Tous les médiums disponibles (radios, télévisions, portails web d’information, réseaux sociaux, centres d’appels, portables, courriers électroniques, SMS, logiciels de dépouillement, etc.) ont été mis à profit par les états majors politiques pour assurer le déroulement transparent des opérations et la sécurisation de tout le processus ayant abouti au choix définitif du peuple. Ce qui a permis aux citoyens que nous sommes, acteurs du jeu politique, d’être informés à temps réel de tous les incidents et entorses à la règlementation et aux lois et d’agir immédiatement pour apporter les mesures correctives à chaque fois que de besoin. Les tentatives de dol et de confiscation de la volonté populaire se sont ainsi vues annihiler par ce citoyen de type nouveau assumant avec fierté et abnégation son rôle de sentinelle de la démocratie grâce aux TIC.

A la lumière de ces initiatives qui s’accentueront encore davantage dans un avenir proche, et si l’on considère le potentiel des TIC, nous pouvons, sans risque de nous tromper, affirmer que les TIC permettent de développer une citoyenneté active et que leur usage citoyen permet une participation active des populations à la prise en charge de leur propre destinée. Elles autorisent de prédire sereinement « l’avènement d’une nouvelle arène publique, une sorte d’“agora” susceptible d’aider à la prise de décisions d’intérêt général ».

Mor Ndiaye Mbaye
Consultant en SI et Base de données
Email : morfattah@gmail.com
Skype : morfattah