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La cérémonie d’ouverture du deuxième forum sur la gouvernance d’internet, une initiative sous le giron des Nations unies, s’est tenue lundi le 12 novembre 2007, à Rio de Janeiro, au Brésil. Des représentants de toutes les parties prenantes impliquées y étaient réunis : gouvernements, société civile, monde des affaires, milieu académique, tous y étaient. Le forum se poursuivra jusqu‘à jeudi, après que se soient tenus près d’une soixantaine d’ateliers, une vingtaine de forums sur les meilleures pratiques et cinq séances plénières sur les principaux enjeux touchant internet.


La cérémonie d’ouverture du deuxième forum sur la gouvernance d’internet, une initiative sous le giron des Nations Unies (ONU), s’est tenu lundi le 12 novembre 2007, à Rio de Janeiro, au Brésil. Des représentants de toutes les parties prenantes impliquées y étaient réunis : gouvernements, société civile, monde des affaires, milieu académique, tous y étaient. Le forum se poursuivra jusqu‘à jeudi, après que se soient tenus près d’une soixantaine d’ateliers, une vingtaine de forum sur les meilleures pratiques ainsi que cinq séances plénières sur les principaux enjeux touchant internet.


M. Sha Zukang, secrétaire adjoint au comité des affaires économiques et sociales (Ecosoc) de l’ONU s’est d’abord fait le porte-parole du secrétaire-générale de l’ONU, M. Ban Ki-moon. Dans le discours qu’il avait préparé, M. Ki-moon a souligné qu’internet était un outil essentiel dans le monde globalisé au sein duquel nous vivons, pour promouvoir la paix, la sécurité et les droits de la personne. Il a aussi abordé l’aspect novateur du forum, caractérisé par une structure multipartite.


Puis, Sergio Rezende, le ministre brésilien des sciences et technologies, a livré un discours au contenu fort intéressant. D’abord, il a souligné qu’internet a rendu possible la dernière étape de la mondialisation. Pour lui, internet représente à la fois un instrument de libération du pouvoir économique, politique et culturel, une source d’alternatives et un moyen d‘éliminer les dictatures. Pour que ce potentiel révolutionnaire soit mis à profit, il faut selon lui mettre au point une architecture institutionnelle pour la gouvernance d’internet avec deux caractéristiques : primo une gouvernance anti-hégémonique : l’ICANN a joué un rôle historique à l‘évolution d’internet, a-t-il rappelé, mais le temps est venu d’avoir un organe de type pluriel, où toutes les voix se font entendre également.


Roberto Mangabeira Unger, ministre brésilien des affaires étrangères la gouvernance d’internet doit être exempte d’influences étatiques et monétaires. L’internationalisation de l’ICANN ne doit pas viser une simple structure interétatique, de souligner M. Mangabeira Unger : la société civile aussi doit être intégrée d’après lui. Il a ensuite souligné que le FGI a pour mission de débattre et de trouver des voies pour s’assurer qu’internet sera développé de manière inclusive, centré sur la personne et visant le développement, tel que prévu dans l’agenda de Tunis. Il a ensuite mentionné que pour rendre les communications globales effectives, tous les peuples doivent coopérer. Sans partage ni inclusion totale, l’internet perdra nécessairement de ses bénéfices. M. Mangabeira Unger a défendu de plus l’importance d’une bonne représentation géographique dans la gouvernance d’internet, mais aussi l’importance d’une représentation balancée entre les différents secteurs, à savoir la société civile, le secteur privé et les États. Bref, M. Mangabeira Unger a conclu son allocution en évoquant la possibilité que l’exclusion d’une partie importante de l’humanité dans la société civile pourrait déstabiliser le monde globalisé si nous n’y faisons pas attention.


M. Hamadoun Touré, le secrétaire-général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), a ensuite pris possession du micro. L’UIT a collaboré avec toutes les parties prenantes depuis le sommet de Tunis, a mentionné notamment M. Touré.


Parmi les panélistes de la session d’ouverture cette année se trouvait Anriette Esterhuysen, de l’Association pour le progrès des communications (APC), qui représentait la société civile. Suite à la salutation des autres dignitaires présents, Mme Esterhuysen s’est exprimée sur les principales préoccupations de l’APC cette année. Selon elle, Internet devrait être considéré comme un bien public, régit dans l’intérêt public. Internet a un énorme potentiel pour faire avancer la cause du développement humain, et la question de l’accès est vitale. Depuis longtemps déjà les solutions sont nombreuses à être citées… mais la situation, elle, demeure la même. Le forum doit en faire une priorité, de dire Mme Esterhuysen. En guise de conclusion de son intervention, la directrice exécutive de l’APC a souligné que, tout en reconnaissant l’importance de l’internationalisation de l’ICANN, cette question ne doit pas éclipser toutes les autres, qui sont essentiels pour un réel progrès social.


Guy Sebban, secrétaire-général de la Chambre de commerce international (ICC) a ensuite pris la parole au nom du milieu des affaires. Il a d’abord souligné l’importance du multipartisme dans le processus de la gouvernance d’internet. Il a continué en disant que nous devons aller plus loin que ce qui a été fait à Athènes. Puis, il a rappelé que les nouvelles applications liées à internet sont nombreuses et ont été développées grâce aux ressources humaines du secteur privé. Pour lui, le mot-clé est la coopération. Le monde des affaires ne fait pas qu’investir dans les recherches, il investit aussi des efforts à convaincre les gouvernements à mettre un cadre législatif effectif en place, dans le but d’en faire profiter la majorité.


Lynn St Amour, présidente de Internet Society (ISOC), était la suivante à s’exprimer. Le forum doit contribuer et appuyer le développement d’internet au niveau local, basé sur les communautés, a-t-elle dit.


Naoyuki Akikusa, président du GIIC et de Fujitsu limited, a premièrement abordé le thème des technologies de l’informaiton et des communications (TICs) et d’internet pour le développement. Selon lui, la numérisation de certains contrôles automatisés peut diminuer le fardeau de l’humanité sur l’environnement. Cependant, la consommation énergétique dû à l’utilisation des TICs est importante : on doit impérativement trouver des moyens pour les diminuer. Deuxièmement, M. Akikusa a mentionné que les entreprises dépendent en grande partie de l’infrastructure d’Internet. Une panne signifie un arrêt des opérations. Il a conclut en soulignant le manque de participation du secteur privé lors du forum de l’an dernier (13% des participants).


Adama Samassékou, secrétaire exécutif de l’Académie africaine des langues et président du réseau Maaya, a pour sa part souligné que l’esprit du sommet réside dans son multipartisme. Il a rappelé par ailleurs que deux des initiatives majeures lors du Sommet mondial sur la société de l’information étaient d’origine africaine : le fond pour l’accès digital ainsi que le réseau Maaya pour la diversité culturelle. Selon lui, le débat sur la démocratisation d’internet devrait avoir pour but notamment de pour objectif de permettre aux utilisateurs de naviguer dans leur langue.


Plusieurs des orateurs ont félicité le pays hôte pour ces initiatives au niveau de la gouvernance d’internet ainsi que par rapport à l‘élimination de l‘écart numérique. Ce pays représente un exemple à suivre pour l‘élaboration des plans d’action au sein des autres États. Les deux points qui sont revenus le plus souvent dans les différents discours sont la question de l’accès et celle de l’internationalisation de l’ICANN. Tous ceux s‘étant prononcés sur ce dernier sujet semblaient urger pour que cette organisation s’enlève de l’autorité étasunienne.


Rappelons pour conclure que lors de cette édition du forum, les priorités que l’APC désirent mettre à l’avant-scène sont au nombre de quatre : l’accès, d’abord et avant tout, notamment l’amélioration des infrastructures en Afrique et dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, puis la régulation du contenu, le respect de la vie privée ainsi que la participation de la société civile et des pays en voie de développement. Ces priorités se refléteront bien sûr dans les ateliers auxquels participeront l’APC.