APC a organisé un événement sur l’accès internet équitable à Rio le 10 novembre 2007 qui a vu naître un certain nombre de tendances et un consensus sur les moyens d’offrir l’accès internet à tous ceux qui le veulent ou en ont besoin, y compris les plus pauvres, à savoir l’accès « pro-pauvres ».
− La « fracture numérique » est toujours là. L’accès pro-pauvres est encore un énorme défi à relever dans bien des sociétés en développement.
− Le marché ne peut pas à lui seul assurer l’accès pro-pauvres. Il faut une participation des communautés locales et des organisations de la société civile et des innovations au niveau local.
− Il faut des régulateurs plus forts, plus indépendants et légitimes dans de nombreux pays en développement pour pouvoir faire avancer le projet de l’accès pro-pauvres.
− Il faut renforcer les capacités à s’attaquer à ces questions complexes de toutes les parties prenantes travaillant dans ce domaine (décideurs, régulateurs, entreprises, médias, société civile et communautés locales).
Le moment est venu de repenser les stratégies nationales de TIC en donnant la priorité aux pauvres
À Rio, on a également noté qu’il fallait revoir les stratégies nationales de TIC ou les cyberstratégies dans l’optique de l’accès équitable. Selon cette approche, l’accès pro-pauvres devient un des facteurs fondamentaux à prendre en compte dans le cadre de l’examen de tous les aspects des politiques de communication (stratégies d’accès universel, cyberstratégies nationales, nouvelles technologies, contenu, applications, droits d’accès, accès ouvert et stratégies d’infrastructure régionales).
Cette réévaluation ne sera possible que si les décideurs, les praticiens et les groupes de plaidoyer connaissent bien l’interaction novatrice entre la politique des TIC et les solutions technologiques adoptées dans le monde.
Les nouvelles idées
Le débat sur l’accès fait surgir des idées et des options nouvelles, notamment :
− La nécessité de changer le mandat du fonds d’accès universel afin d’apporter des formes de soutien autres que l’offre et l’administration des téléphones publics: le fonds doit soutenir une large bande universelle et un contenu abordables ainsi que le renforcement des capacités.
− De nouveaux rôles pour les télécentres en tant que centres de réseaux et de renforcement des capacités pour les réseaux communautaires. En plus d’être l’endroit où les gens viennent naviguer sur internet, les télécentres locaux pourront ainsi devenir responsables de la distribution de la bande passante dans leurs communautés.
− L’évolution vers « l’accès ouvert » et l’infrastructure partagée. Pour en savoir plus, consulter Infodev, le site de l’UIT sur l’infrastructure partagée et l’accès ouvert et le plaidoyer et la recherche d’APC sur l’accès ouvert.
− La création de réseaux municipaux novateurs, comme les points d’accès sans fil internet communautaires.
− La recherche récente de nouveaux modèles d’investissement pour les TIC et l’infrastructure connexe.
− La création de modèles fructueux de réseaux TICpD multipartites (voir le travail d’APC en Afrique et en Amérique latine et sa publication).
Il est important que les parties prenantes soient au courant de ces nouvelles idées et options et obtiennent des informations à ce sujet.
La trousse pro-pauvres
La trousse d’accès aux TIC pro-pauvres que prépare actuellement APC est destinée aux parties prenantes qui travaillent à la question de l’accès local aux TIC. Cette trousse comprendra trois modules dont chacun portera sur un sujet différent. Les modules sont les suivants:
• Questions liées aux politiques et régulations
• Mise en œuvre des projets au niveau communautaire
• Stratégies et approches en matière de plaidoyer
Les modules sont préparés par des experts, notamment Steve Buckley, Tina James, Sean O’Siochru and Claire Sibthorpe (coordinatrice).
Pour en savoir plus, consulter la page du projet et lire Pourquoi APC continue-t-elle d’être obsédée par « l’accès internet ».
Photo de Paco Olaya Pabón: Centre d’internet sans fil “WACHINET” en Équateur