En 2020, APC a réclamé un engagement renouvelé en faveur d’une gouvernance multipartite de l’internet et a continué à faire pression en faveur d’une approche fondée sur les droits humains en ce qui concerne les normes et standards mondiaux de cybersécurité.
Assurer l’avenir de la gouvernance multipartite de l’internet
APC a plaidé en faveur du Forum sur la gouvernance de l’internet (FGI) en participant à la feuille de route du Secrétaire général des Nations Unies pour la coopération numérique, où nous avons souligné l’importance de l’engagement multilatéral et multipartite. Cette feuille de route, et le document préparatoire (appelé « Document d’options ») rédigé par l’Allemagne et les Émirats arabes unis, constituent un tournant dans les discussions sur la gouvernance de l’internet et leurs façons d’être encadrées. Ces documents ont aussi un impact sur l’évolution de l’écosystème de la gouvernance de l’internet. Nous avons salué l’accent mis sur un cadre institutionnel de type FGI+ dans le document d’options, ainsi que la recommandation de la feuille de route voulant que le renforcement du FGI soit une voie importante à suivre.
Grâce au travail d’APC, il y a eu une plus grande représentation des voix du Sud global dans les panels du FGI. La directrice exécutive d’APC, Chat Garcia Ramilo, est d’ailleurs intervenue lors de la séance d’ouverture du forum mondial, où elle a insisté sur les fractures sociales structurelles qui sous-tendent la pandémie, y compris l’exclusion numérique. Elle a aussi mis l’accent sur l’émergence de menaces pour les droits humains que posent les mesures gouvernementales en réponse à la pandémie. Soulignant qu’il est nécessaire d’adopter une approche contextuelle pour lutter contre l’exclusion sociale et numérique, elle a déclaré que la connectivité communautaire et le soutien aux petits opérateurs de réseau devraient être au cœur des programmes gouvernementaux de relance post-pandémie.
APC s’est mobilisée en faveur d’un document de consensus entre plusieurs organisations, réseaux et parties prenantes de l’industrie sur la nomination de l’Envoyé des Nations Unies pour les technologies. Fruit de quatre consultations menées sur une période de six mois, ce document a permis de recueillir des contributions multiples et variées. Il souligne l’importance du mandat de l’Envoyé et expose les défis auxquels le mandat devrait répondre, notamment l’accès aux TIC pour les communautés marginalisées et la nécessité d’un engagement renouvelé en faveur d’une gouvernance multipartite de l’internet.
Définir les normes et principes de cybersécurité en matière de droits de la personne
APC a contribué aux normes et standards mondiaux en matière de cybersécurité en publiant deux rapports dont l’approche a été considérée comme novatrice. La publication intitulée « L’importance du genre dans la cybersécurité internationale » – qui a été citée dans un rapport de la Haute‑Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme – soutient qu’une analyse de la cybersécurité internationale sous l’angle du genre peut apporter une compréhension plus subtile des dynamiques qui façonnent les politiques et les pratiques dans ce domaine. Dans « La cybersécurité sur le chemin des droits », nous avons proposé une approche de la cybersécurité qui prend en considération les perspectives technologiques, juridiques et sociales, et qui ne fait pas de distinction entre les intérêts de sécurité nationale et la sécurité de l’internet mondial.
Nous avons également amplifié notre présence et la voix de la société civile dans les processus mondiaux de cybersécurité en participant et en coprésidant des séances dans le cadre du Dialogue informel multipartite des Nations unies sur le cyberespace. Ce dialogue contribue au groupe de travail à composition non limitée de l’ONU (OEWG), auquel tous les États membres sont invités à participer. L’OEWG a pour mandat de discuter de l’élaboration et de la mise en œuvre de règles, de normes et de principes pour un comportement responsable des États dans le cyberespace. Avec ses partenaires, APC a présenté les points de vue des organisations de la société civile lors de ce dialogue. Ce processus pourrait avoir une influence considérable sur les orientations et politiques mondiales en matière de cybersécurité, en plus d’avoir des répercussions sur les droits humains dans le monde entier.
« L’internet, comment ça marche ? » et son adorable mascotte féline, un livre coécrit par Mallory Knodel
Mallory Knodel, qui est membre individuelle d’APC, a coécrit un livre qui rend plus accessibles les complexités de la gouvernance de l’internet. Intitulé, « L’internet, comment ça marche ? : guide illustré sur les protocoles, la vie privée, la censure et la gouvernance », le livre présente une mascotte ludique appelée « Catnip », un acronyme formé des initiales de Censure, Accès, Télécommunications, réseaux (Networks), Protocoles Internet. La mascotte nous guide à travers les principes fondamentaux de l’architecture de l’internet. Accompagné des illustrations originales de l’illustratrice et coautrice Ulrike Uhlig, l’ouvrage rend accessibles des sujets très techniques, dans un langage clair. Véritable appel à l’action, le livre nous propose une feuille de route nous permettant d’utiliser nos nouvelles connaissances pour contribuer à l’élaboration de lois et de politiques relatives à l’internet qui soient numériquement inclusives et respectueuses des droits.