En 2020, APC a contribué à briser les barrières entre les communautés activistes pour la justice environnementale et celles des droits numériques, en plus de sensibiliser aux priorités environnementales lors des principaux forums sur la gouvernance de l’internet. Nous avons également approfondi nos connaissances sur les questions environnementales et sur leur rapport avec la technologie, en mettant l’accent sur le développement d’économies circulaires. Nous avons aiguisé notre analyse des priorités en termes de plaidoyer dans le domaine de la justice environnementale, des technologies et de la durabilité. Nous avons pu le faire grâce à notre engagement auprès de nos membres et partenaires, à la recherche et à des discussions lors des forums sur les droits et la gouvernance de l’internet.
Réaffirmer notre engagement pour la justice environnementale
Lors des forums internationaux et régionaux sur la gouvernance de l’internet (FGI), APC a fait en sorte que la durabilité et la justice environnementale soient intégrées comme des questions prioritaires. Le réseau APC, par son travail de plaidoyer, a contribué à la création d’un volet Environnement lors du FGI mondial, en plus d’amener le FGI régional Asie-Pacifique (AprIGF) et le FGI du Royaume-Uni (UKIGF) à avoir des discussions prioritaires sur la durabilité environnementale. La Coalition pour les droits et principes de l’internet (IRPC) du FGI, qui a soutenu notre travail en faveur de la durabilité environnementale, a également organisé une table ronde sur le sujet lors du FGI mondial, où l’organisation CITAD, membre d'APC, a représenté notre réseau. Avec nos membres et nos partenaires, nous avons organisé des pré-événements et des ateliers au FGI mondial pour souligner l’impact de l’extractivisme lié à l’internet et aux technologies, pour imaginer un internet qui soit durable sur le plan environnemental, et pour réfléchir à l’économie circulaire des TIC.
Nous avons commencé à construire des ponts entre les communautés militant pour la défense des droits numériques et celles pour la justice sociale et environnementale. Nous avons pu le faire grâce à nos interventions au FGI, au RightsCon et au Forum social mondial, et grâce à des recherches sur les actrices et priorités environnementales du Sud global. Lors du FGI et du Forum social mondial, nous avons collaboré avec des écoféministes, notamment en participant ensemble aux mêmes panels. Ceci a permis à APC d’explorer un nouveau terrain et de se pencher sur une approche féministe de la justice environnementale et de la durabilité.
À l’aide de notre programme de subventions, nous avons amplifié la capacité des membres d’APC d’agir sur les questions de justice environnementale et de durabilité. En 2020, des subventions ont été accordées aux membres Nodo TAU, Zenzeleni Networks et Computer Aid, ASUTIC, VOICE et Sulá Batsú, pour des projets tels que le développement de laboratoires d’apprentissage fonctionnant à l’énergie solaire dans des réseaux communautaires et la documentation des impacts des déchets électroniques.
Développer les savoirs collectifs sur la durabilité environnementale
APC a sensibilisé aux économies circulaires des appareils numériques, et a développé des savoirs pratiques sur le sujet. En plus des discussions multipartites du FGI, nous avons mis sur pied un groupe de travail avec des membres et des partenaires d’APC pour élaborer un guide sur les économies circulaires des TIC. Un premier aperçu du guide a été publié, proposant plusieurs études de cas rédigées par notre réseau sur l’économie circulaire en action.
Dans notre rapport GISWatch, nous avons aussi sensibilisé aux impacts de l’usage des technologies sur l’environnement et les communautés du Sub global, mais aussi à son potentiel bénéfique dans la prise en charge des défis environnementaux. Le thème du rapport de l’année 2020 était « Les technologies, l’environnement et un monde durable ». Il contient 46 rapports régionaux et nationaux qui traitent d’une diversité d’enjeux, ainsi que des rapports thématiques qui analysent plusieurs champs d’intérêts clés pour APC comme : les économies numériques, les industries extractives, les objectifs de développement durable et la technologie, l’économie circulaire, les réseaux communautaires et une approche féministe aux questions environnementales liées à l’internet. Les rapports nationaux identifient les priorités politiques et proposent des plans d’action en matière de plaidoyer. Un nombre record de 70 propositions de rapports a été soumis pour la publication; ce qui laisse suggérer que la durabilité environnementale est une priorité croissante pour plusieurs organisations de droits numériques à travers le Sud global.
APC a suscité parmi ses membres un nouvel intérêt pour la durabilité et la justice environnementale. La participation au travail d’APC en matière de durabilité environnementale a augmenté au cours de la dernière année. Les membres contribuent à la conception et à la mise en œuvre des activités et identifient les possibilités de collaboration et d’action. En janvier 2021, on comptait 68 inscriptions – provenant de l’équipe, de membres et de partenaires d’APC – à notre liste de diffusion sur la durabilité environnementale.
Identifier les priorités de plaidoyer politique
APC a continué d’approfondir sa compréhension des priorités de plaidoyer politique dans le domaine de la justice environnementale et des technologies à travers divers processus, comme la publication du GISWatch et l’organisation d’une table ronde stratégique au RightsCon en juillet avec l’organisation BlueLink, qui est membre d'APC. La table ronde au RighstCon a rassemblé des défenseur·e·s des droits numériques et des droits environnementaux qui ont discuté de stratégies, des besoins et des priorités pour l’action collective. Il a été question, entre autres, de renforcer la transparence et la redevabilité dans le développement et la gouvernance de l’internet et des technologies numériques.
ALIN a aidé au lancement d’un atlas des énergies renouvelables pour une prise de décision éclairée au Kenya
En septembre 2020, le réseau ALIN, qui est membre d’APC, a célébré le lancement de l’Atlas des énergies renouvelables du comté de Kajiado. Ceci après un processus de dix mois au cours duquel ALIN a aidé le gouvernement du comté de Kajiado à rédiger l’Atlas, grâce au soutien du programme Énergie verte et inclusive d’Hivos. L’Atlas est un inventaire et une carte des différentes ressources d’énergie renouvelable dans le comté de Kajiado. Il fournit des données de haute qualité, accessibles au public, pour aider les parties prenantes à comprendre quelles ressources d’énergie renouvelable sont disponibles, où elles se trouvent et dans quelle mesure. L’élaboration de cet Atlas représente une étape importante pour ALIN dans leur sensibilisation aux technologies des énergies renouvelables et à leur utilisation. Les données fournies par l’Atlas sont essentielles pour la transition vers une économie énergétique propre qui priorise les ressources locales, améliore la résilience et favorise l’indépendance énergétique. L’Atlas soutient également la mise en œuvre de la loi sur l’énergie du Kenya. Celle-ci exige que le gouvernement national et les comtés collectent et conservent des données sur l’énergie, entreprennent des études de faisabilité et fournissent des données aux développeurs de ressources et d’infrastructures énergétiques.
Pangea a renforcé l’accès à l’internet pendant la pandémie en Espagne
L’année 2020 a été une année atypique, étrange et compliquée pour Pangea, organisation membre d’APC. La pandémie a contraint son personnel à travailler à domicile, mais le travail à distance leur a fait perdre une partie de leur élan et de leur efficacité en tant qu’organisation. La chaleur humaine et la camaraderie que procure le travail en commun ont manqué à l’équipe. La charge de travail de l’organisation a tout de même augmenté, car Pangea devait soutenir ses partenaires qui avaient de nouveaux besoins découlant de la pandémie et d’autres enjeux. Par exemple, il y a eu une hausse des demandes adressées au projet eReuse pour obtenir des ordinateurs (issus de circuits de réutilisation) destinés au télétravail ou à l’apprentissage à distance, et pour aider les élèves et familles moins nanties. Pangea a également publié l’article « Notes sur le télétravail (gratuit) » pour aider ses partenaires à trouver des outils de travail gratuits et à créer des habitudes et des routines de travail saines. Avec le soutien d’APC, l’organisation a rédigé un guide pour des sites web écodurables, qui doit être publié en 2021. Le guide contient des informations pour sensibiliser à l’impact écologique des sites web organisationnels (en espagnol).