C’était une bonne nouvelle.
Oui, je reconnais en avoir eu assez tout au long de cette année, mais ça m’a fait du bien d’avoir été sélectionné pour prendre part à la 4e édition de cette école, qui permet aux acteurs Africains d’en apprendre de manière approfondie sur ce sujet.
Selon les organisateurs, pour un total d’environ 700 personnes qui ont postulé, seulement près de 42 ont été sélectionnés sur tout le continent Africain. Dans ce blog, je raconte un tout peu ce que je retiens de cette session de formation. Je vais utiliser l’acronyme AfriSIG 2016 qui veut dire en Anglais, African School on Internet Governance, édition 2016.
1. Le cours en ligne
Avant d’aller à Durban pour la partie résidentielle du cours, il nous avait été proposé de prendre un cours en ligne (Introduction à la gouvernance de l’Internet) pendant 3 semaines avec Diplo Foundation, l’une des grandes organisations spécialisées dans les cours en ligne sur la gouvernance de l’Internet et la diplomatie. J’avais déjà pris en 2012 le même cours mais j’ai accepté de le refaire pour rafraîchir ma mémoire avant la séance résidentielle. Et c’était important de déjà rencontrer les participants de manière virtuelle.
2. La session résidentielle à Durban
Je suis arrivé à Durban, le dimanche 9 octobre dans l’après-midi.
Ce fut un plaisir de voir face à face les personnes avec lesquels on a été en contact de manière virtuelle lors du cours en ligne. C’étaient les collègues de classe avec qui je devais passer près de 10 jours. Tout cela c’est la force de l’Internet.
Beaucoup d’activités étaient planifiées pendant notre séjour, allant des classes formelles pendant 5 jours ensuite la participation au Forum Africain sur la Gouvernance de l’Internet (la 5e édition). Je vais mentionner quelques points qui m’ont marqué tout au long du programme.
Une vue sur les sessions
Les sessions étaient variées et diverses, touchant tous les aspects de la gouvernance de l’Internet allant des questions sur la cyber sécurité, les droits de l’homme sur Internet, les questions de vie privée et protection des données personnelles ; aux questions beaucoup plus techniques comme le Système des noms de domaines (Domain Name System), les infrastructures de base comme l’adressage IP et la nécessité de passer de l’adressage IPv4 a IPv6 ; un aperçu sur l’état de l’Internet en Afrique (pénétration, les défis et les opportunités), la compréhension sur les différents acteurs ou parties prenantes dans la Gouvernance de l’Internet (la société civile, le gouvernement, la communauté technique, les universités, les médias, le secteur privé, etc.) et leurs responsabilités.
Ce sont autant de questions qui ont été soulevées par les différents formateurs venus de tous les coins de l’Afrique (et du monde) et représentant les diverses organisations œuvrant dans le domaine en Afrique et dans le monde.
Trois sujets particuliers ont attiré mon attention :
- Les coupures de l’Internet (connus en Anglais comme « Internet shutdowns)
Ce sujet a conduit à beaucoup d’échange et d’interactions entre les participants et les formateurs. Ces discussions montraient combien ce sujet est intéressant et touche beaucoup de pays africains actuellement, des situations pendant lesquelles les gouvernements décident de couper Internet et/ou certaines applications pour des raisons qui ne sont pas toujours claires. Et dans tous les pays comme la RDC, le Burundi, l’Ouganda, l’Éthiopie etc. où ceci a été observé, la raison de « sécurité d’Etat » a toujours été avancée.
Ce sujet est très important pour moi car j’ai conduit une recherche similaire intitulée : « State of Internet Freedoms in DRC » dont le rapport est déjà publié par CIPESA.
- Le processus « multi acteurs » dans la gouvernance de l’Internet (ou Internet multistakeholderism process)
Le Forum sur la Gouvernance de l’Internet (IGF) est construit sur le principe qu’il doit réunir annuellement pour discuter/échanger les différents acteurs impliqués dans les questions touchant les technologies de l’Information et de la communication (TIC) et particulièrement l’Internet. Ces acteurs (les plus important étant ceux qui représentent la société civile, le gouvernement, le secteur privé, les académiciens, la communauté technique) viennent et discutent en se considérant comme égaux, aboutissant à des recommandations acceptées par tout le monde (du moins la majorité dans les cas extrêmes).
Le sujet de débat était : Ce modèle marche-t-il toujours bien comme on le prétend ou le veut ? La plupart de gens reconnaissent que certains acteurs (dont le Gouvernement, principalement) veut prendre le dessus sur les décisions car il s’est toujours considéré comme supérieur, ayant l’autorité politique. Parmi les participants, certains étaient de l’avis que ce « processus multi acteurs » marche déjà bien mais il y a beaucoup d’efforts à faire pour que les différents acteurs se sentent tous sur le même pied d’égalité.
- Les thématiques techniques
Je me considère personnellement comme un acteur de la société civile car je n’ai pas de base technique en Informatique. Mais ayant été dans cette sphère des technologies et de la gouvernance de l’Internet depuis plus de 4 ans, je suis de plus en plus en contact avec les termes techniques, ce qui améliore mes connaissances dans ce domaine.
Mais je dois avouer que lorsque les discussions étaient profondes, je me perdais facilement et ça me faisait mal aux nerfs. Je dois encore faire beaucoup d’efforts et développer ma compréhension dans ce domaine. Je suis déjà heureux d’avoir été sélectionné pour participer à la réunion AFRINIC 25 , où je vais en apprendre plus sur les ressources critiques de l’Internet.
En Conclusion,
J’ai eu à prendre plusieurs sessions de formation, à participer à plusieurs conférences et dans différents domaines allant du leadership à la gouvernance de l’Internet. Ce qui me marque le plus dans toutes ces réunions, c’est l’impact qu’ont les personnes que je rencontre sur ma vie.
Les participants à AfriSIG 2016 sont en majorité jeunes. Certains comme moi sont dans ce domaine depuis plus de 5 ans, d’autres n’avaient jamais entendu parler de la Gouvernance de l’Internet jusqu’au jour où ils ont postulé pour cette classe. Nous constituons ceux qui vont prendre la relève demain dans ce domaine, quoi que nous sommes déjà des acteurs aujourd’hui.