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Photo: Dimitri Karastelev (@thedotter) via Unsplash.

Le présent communiqué a été originellement publié par ASUTIC.

Orange Sénégal, dans sa boulimie financière a voulu profiter de la forte demande en services mobiles à cause de la crise sanitaire, pour gagner plus d’argent sur le dos de ses clients, en mettant dans le marché de nouvelles offres dont certaines constituaient une augmentation de tarifs.

Un manquement de Sonatel (Orange Sénégal) à son obligation de ne pas pratiquer des tarifs excessifs. (Article 22 du Décret n° 2016-1081 du 03 août 2016 portant approbation de la convention de concession et du cahier des charges de la SONATEL)

Cette hausse non justifiée et inacceptable en cette période de pandémie a été dénoncée jusqu’au plus haut sommet de l’Etat du Sénégal.

C’est ainsi que, l’autorité de régulation des télécoms (ARTP), se fondant sur sa mission de protection des intérêts des consommateurs, a pris l’initiative de se prévaloir de ses prérogatives découlant de l’article 22 du cahier des charges de la Sonatel (Orange Sénégal) afin que l’opérateur revoie à la baisse ses nouvelles offres.

Ainsi, après des concertations entre Orange Sénégal, les associations d’utilisateurs et l’Autorité de régulation, l’opérateur a modifié ses nouvelles offres.

Selon, L’ARTP «­Sonatel a introduit deux nouvelles offres sur le marché, une à dominante voix à 2200F et une à dominante data à 5500F pour permettre aux consommateurs de trouver des alternatives aux anciennes offres à 1900F et 5900F qui avaient été remplacées par des offres à 4500F et 7500F.­»

ASUTIC ne peut que se satisfaire des résultats obtenus par l’ARTP, qui constituent une réelle avancée tarifaire au bénéfice des utilisateurs.

Cependant, les nouvelles offres, ne sont pas encore publiées sur le site d’Orange Sénégal, ou figurent toujours celles du 22 Juillet 2020. Ces dernières ne sont pas compétitives comparées à celles de la concurrence à savoir Free ou Expresso.

En effet, il y a un écart important en termes de prix et de volumes que rien ne saurait justifier. L’argument d’Orange Sénégal sur sa prétendue meilleure qualité de réseau ne saurait être recevable car il n’y a jamais eu de publications d’une étude ou d’une enquête de l’ARTP sur la qualité des différents réseaux. Aussi, aucun utilisateur ne devrait fonder sa décision de choisir un réseau de téléphonie mobile au Sénégal sur la publicité trompeuse de cet opérateur.

Un tél marché, dans lequel Orange Sénégal, en position dominante, détermine seul les règles du marché, jure d’avec l’esprit d’un marché concurrentiel sain et loyal dans lequel le niveau des prix traduit autant les coûts internes de production de l’opérateur que sa dimension économique.

Il urge en conséquence, faute d’un marché véritablement concurrentiel, que les utilisateurs usent de leur moyen de réguler le marché aux fins d’assurer des offres diversifiées, de qualité à des tarifs abordables.

Ainsi, il est temps que les utilisateurs dictent le tempo du marché des télécoms, l’offre ne doit plus réguler le marché mais la demande.

A cet effet, les utilisateurs doivent sanctionner le manque de performance d’Orange Sénégal et casser son quasi-monopole, un objectif prioritaire.

Pour l’atteinte de cet important objectif, en attendant l’entrée dans le marché d’un 4ème opérateur de classe mondiale, les utilisateurs doivent d’abord­ s’approprier la portabilité des numéros de téléphonie mobile et ensuite quitter Orange Sénégal pour un autre opérateur.

C'est un acte patriotique de quitter le réseau d'Orange Sénégal tout en étant un déterminant important dans le changement de cap que l’ARTP est en train d’opérer.

En effet, le processus qui a abouti aux nouvelles offres d’Orange a révélé que l‘ARTP sort enfin de la régulation monolithique. Désormais, l’autorité veut y associer tous les acteurs du secteur, un changement d'ère ; de la régulation monolithique à la co-régulation.

La régulation ce n’est pas seulement l’application « stricto sensu » de la loi et des textes réglementaires, c’est aussi la consultation, la concertation, et la collaboration bref c’est la co-régulation afin de construire ensemble l’avenir du secteur.

Néanmoins, l’ARTP détient toujours ses pouvoirs règlementaires et peut à tout moment prononcer des sanctions dissuasives qui obligent les opérateurs, Orange Sénégal en particulier, à d’avantage respecter la loi. C’est la peur du gendarme qui est au début de la sagesse.

Dans cette nouvelle ère de co-régulation, il est important de rappeler aux acteurs, à tout instant, que l’autorité reste l’ARTP avec ses pouvoirs de sanctions pécuniaires, surtout quand on a dans le marché un acteur comme Orange Sénégal qui n’hésite point à violer la loi pour ses intérêts commerciaux et financiers.

Au regard des éléments précédents, l’ASUTIC :

Salut, la nouvelle dynamique de co-régulation de l’autorité de régulation ;

Invite, l’autorité de régulation à mettre en œuvre une campagne de communication sur la portabilité en partenariat avec les associations de consommateurs ;

Exhorte, les clients d’Orange Sénégal à le quitter en utilisant la portabilité ;

Demande, au gouvernement du Sénégal l’entrée dans le marché d’un 4ème opérateur de classe mondiale.