Le Centre for Multilateral Affairs (CfMA) contribue à la réflexion politique en faisant progresser les perspectives et priorités de l’Afrique et du Sud global dans les discours politiques à niveau local, régional et international. Il s’intéresse tout particulièrement à l’intersection entre gouvernance numérique et du cyberespace et politiques multilatérales.
Basé en Ouganda, le CfMA a été fondé en 2019 suite à un appel lancé dans Key Issues, une revue scientifique allemande à comité de lecture. Il y était déploré le manque de débats sur la gouvernance de l’internet dans les perspectives des relations internationales. Répondant à l’appel du journal, les co-fondateurs ont alors soumis un article sur L’autoritarisme et la gouvernance de l’internet en Tanzanie, qui a été accepté et publié.
Lors du Forum africain sur la liberté sur l’internet (FIFAfrica) qui s’est tenu en 2019 à Addis Abeba, les co-fondateurs ont consulté des membres de la communautés sur la nécessité de création d’une institution qui étudie l’intersection des politiques multilatérales et de la gouvernance numérique et du cyberespace. C’est ainsi que le CfMA a été créé, avec pour mission de contribuer à éclairer les perspectives et priorités du Sud global dans les processus de politiques, sur la base de recherches et d’initiatives de plaidoyer fondées sur des données probantes.
APCNouvelles a discuté avec Moses Owini du CfMA pour en savoir plus sur les priorités de l’organisation et les raisons pour lesquelles le centre a rejoint le réseau de membres d’APC.
Pour quelles raisons avez-vous décidé de vous joindre au réseau d’APC ?
Tout de suite après la formation du CfMA en 2019, nous avons commencé à contribuer activement aux discussions et aux débats dans différents domaines thématiques. Nous avons en effet réalisé combien les acteurs africains de la société civile étaient peu nombreux à participer activement et à contribuer au Groupe de travail à composition non limitée (GTCNL) de l’ONU dans le contexte des processus internationaux relatifs à la sécurité. Notre participation aux consultations informelles du GTCNL II et à d’autres processus sur des sujets tels que la cybercriminalité s’est trouvée être complémentaire de celle d’APC, permettant souvent de faire progresser les perspectives des acteurs africains et du Sud global au sein de ces processus.
J’ai personnellement une longue histoire de collaboration avec APC, qui remonte à 2013. J’ai en effet représenté le Women of Uganda Network (WOUGNET) à l’Assemblée des membres d’APC jusqu’en juin 2018, si bien que j’ai eu l’occasion de participer à toutes les assemblées depuis celle de Barcelone jusqu’à celle d’Ithala. Je participe également depuis de nombreuses années aux processus multipartites, notamment le Forum sur la gouvernance de l’internet (FGI), RightsCon, FIFAfrica et le processus d’examen du SMSI+10. Toutes ces expériences ont permis d’obtenir une grande variété d’informations et de perspectives pour examiner la convergence des politiques multilatérales avec la gouvernance numérique et du cyberespace.
Comment pensez-vous apporter votre contribution en tant que membre, et quelles sont vos attentes vis-à-vis d’APC ?
Nous espérons que le CfMA pourra contribuer à complémenter le travail d’APC pour faire avancer les perspectives et priorités en Afrique et dans le Sud global, dans les processus politiques multilatéraux et multipartites. Nous apportons notre expertise en matière de relations internationales, ce qui devrait enrichir les discussions et les discours sur la gouvernance de l’internet et les processus politiques sur le numérique et le cyberespace. Nous étudions également d’autres domaines thématiques multilatéraux tels que les crises migratoires et les crises transnationales, la paix et la sécurité régionales, la démocratie et les droits humains, ainsi que leurs intersections avec la numérisation. Nous pensons donc être en mesure d’enrichir le réseau d’APC à travers cette expertise et ces perspectives.
De notre côté, nous pensons que le réseau d’APC élargira la portée de notre travail, avec davantage d’interventions sur des questions relatives aux affaires multilatérales et une prise en compte des enjeux du numérique dans tous les domaines qui touchent notre société. Nous espérons également bénéficier du renforcement de capacités, des petites subventions et d’autres opportunités qu’offre APC pour travailler en réseau à niveau régional et international.