Selon les statistiques de mars 2008, seulement 3,6 % des internautes dans le monde étaient Africains. L’Asie représentait 37,6 % des internautes, bien que ce pourcentage soit gonflé par le grand nombre d’utilisateurs en Chine. Le nombre de lignes fixes n’a guère augmenté et, dans certains cas, il a même diminué. De plus, une nouvelle fracture se dessine : celle de la large bande (ou « internet haut débit »).
L’Afrique
Les infrastructures des technologies de l’information et de la communication (TIC) en Afrique sont très insuffisantes et extrêmement inégales, en raison surtout de la grande disparité des revenus, de la taille des populations et des politiques sur les infrastructures des télécommunications.
Les lignes de téléphone fixes ne rejoignent actuellement que 4 % de la population et plus de 75 % de ces lignes se trouvent dans seulement six des 53 pays africains. Cette situation a encouragé l’adoption du mobile dont les taux de croissance sont les plus élevés dans le monde, en particulier dans les pays où de nouveaux venus sont entrés en grand nombre sur le marché, où les prix sont plus compétitifs et où la couverture est meilleure. Par exemple, au Nigeria, le nombre d’utilisateurs du téléphone mobile augmente de 50 % par an. Un certain nombre d’opérateurs régionaux du mobile en Afrique ont également déployé « l’itinérance sans frontières » entre leurs réseaux sur le continent, ce qui permet de faire des appels internationaux à faible coût à des utilisateurs du même opérateur dans un autre pays.
En mars 2008, l’Afrique comptait 44 millions d’internautes, soit un taux de pénétration très semblable à celui des lignes fixes – environ 4,7 %. Quatre des 53 pays d’Afrique comptent presque 60 % des internautes de la région et seulement 22 des 53 pays ont des fournisseurs de large bande, ce qui donne un taux de pénétration de la large bande de moins de 1 % sur le continent.
L’Asie
Certains pays d’Asie ont de très importantes infrastructures de TIC alors que d’autres en sont encore à les adopter. La pénétration du mobile va de moins de 1 % dans des pays comme le Myanmar et Kiribati, à 90 % ou plus en Australie, Taiwan, Singapore, Hong-Kong (Chine) et Macao (Chine). La pénétration de l’internet va de moins de 1 % dans des pays comme le Timor oriental, le Myanmar, le Bangladesh, le Cambodge, le Laos et le Népal à plus de 65 % au Japon, en Corée du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Dans de nombreux pays en développement de l’Asie, la connectivité a été ralentie par la pénétration limitée dans les zones rurales. Comme en Afrique et en Europe, la lenteur de la connectivité en Asie s’explique par des politiques inadéquates et restrictives, le manque d’intérêt pour les innovations technologiques et une compréhension limitée des effets des TIC sur les communautés.
Les Amériques
Les Amériques se caractérisent par une division Nord-Sud en ce qui concerne l’accès internet, les Etats-Unis et le Canada ayant un taux de pénétration de l’internet de 71 %, soit environ trois fois et demi le taux de l’Amérique du Sud, de l’Amérique centrale et des Caraïbes, où il se situait à environ 22 % à la fin de 2007. Dans les Amériques, 81 % des internautes utilisent la large bande .
Les trois grands réseaux de téléphone fixe – aux Etats-Unis, au Canada et au Brésil – représentent plus de 80 % de toutes les lignes fixes des deux continents. La croissance du secteur du mobile a été très forte en Amérique latine et dans les Caraïbes, la plupart des pays de l’Amérique centrale et du Sud ayant actuellement des taux de pénétration de plus de 50 % .
Nos craintes
L’accès abordable à internet pour ceux qui ne sont pas encore connectés est un des grands défis à relever par les politiques de TIC des sociétés en développement. Les politiques traditionnelles – privatisation des monopoles, libéralisation des marchés et formulation de politiques sur les TIC très générales – permettent d’améliorer l’accès internet, mais laissent de côté ceux qui vivent dans les parties les plus pauvres des villes et des régions les plus éloignées. Des progrès ont été réalisés, mais ils sont inégaux et le temps d’avancer n’est pas encore arrivé.
Selon Graciela Selaimen du centre de recherche brésilien NUPEF/RITS, « Même si les chiffres présentés dans les médias brésiliens donnent l’impression d’un pays qui est en train de vaincre l’exclusion numérique, la réalité est différente. La croissance de l’accès à la large bande est encore concentrée dans les régions riches du pays et dans les centres urbains ».
À Manaus, la capitale de l’Amazonas, un État situé dans la jungle amazonienne, la large bande est disponible mais à un coût exorbitant. Une connexion à 200Kbps (le débit minimum de la large bande selon les normes internationales, mais difficilement considéré comme du « haut débit » dans des parties du monde mieux connectées), coûte environ 100 USD par mois.
Remarque : Cette information sur l’Afrique, l’Asie et les Amériques est tirée de UNTCAD
Photo par Paco Olaya Pabón: Luis et Juan, deux cousins en Équateur, qui jouissent de l’accès internet dans la communauté Chambapongo.