Les pays africains se sont engagés à effectuer la migration vers la diffusion numérique d’ici juin 2015. Ce processus coûtera cher aux gouvernements et aux populations, et il n’est pas clair pour le moment quels en seront les bénéfices, ni d’où proviendront les ressources pour faire la transition. Dans la réalité, peu de pays africains ont entamé le travail de politiques qui permettra de faire cette transition, et les discussions tendent à se concentrer principalement sur des questions techniques.
Ce passage à la télévision numérique est sans doute l’un des changements les plus importants de la diffusion africaine depuis plus de dix ans. Les gens se posent plus de questions sur la quasi-inexistence de la diffusion d’intérêt public et la possibilité d’avoir des médias interactifs permettant une plus grande participation de la population.
Ce projet de douze mois compte travailler avec la société civile, les diffuseurs, les décideurs et les régulateurs pour élaborer les données et les outils indispensables pour prendre des décisions informées sur la migration et pouvoir mesurer les coûts et bénéfices de ce qui sera choisi.
Par le biais de recherches en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Nigeria et au Sénégal, qui seront comparées avec cinq pays où la transition numérique est plus avancée (l’Afrique du Sud, le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie), nous espérons que :
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Toutes les parties prenantes chercheront à baisser le coût de la migration numérique et à en retirer plus de bénéfices.
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Les décideurs et les régulateurs africains seront encouragés à ouvrir leurs processus de prise de décision aux diffuseurs et aux organisations de la société civile et que tous s’intéresseront aux changements en adoptant plus qu’une perspective technique.
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L’opinion générale réfléchira sur la signification de médias « d’intérêt public » en Afrique et que deux modèles seront créés avec différentes façons de traiter les questions de contenu, d’accès, de gouvernance et de financement.
Le projet compte également organiser une conférence multipartite, créer des outils en ligne permettant aux décideurs de calculer les coûts, et organiser des ateliers nationaux dans deux pays où l’intérêt du gouvernement et des parties prenantes est assez important pour instaurer des modèles innovants. Le projet se terminera en juin 2011.
Balancing Act dirige le programme de recherche et APC dirigera l’initiative de sensibilisation.
Les chercheurs des quatre pays sélectionnés sont : Didier Kla en Côte d’Ivoire, Eric Osiakwan et Charles Amega-Selorm au Ghana, Ben Akoh et Abi Jagun au Nigeria et Olivier Sagna au Sénégal.