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Photo: Markus Spiske via Unsplash (https://unsplash.com/photos/black-and-white-labeled-bottle-XXWM_8f77KQ)

L’Association pour le progrès des communications (APC) condamne les attaques violentes qdont les territoires palestiniens ont fait l’objet et témoigne sa solidarité envers tous les citoyens et citoyennes de Palestine qui ont subi la colonisation de peuplement, le génocide, la violence structurelle et de graves violations aux droits humains, aujourd’hui et au cours des 75 dernières années.

Nous sommes solidaires des voix actuellement réduites au silence, des deux millions d’habitants de Gaza qui vivent dans une prison à ciel ouvert, privés de nourriture, d’eau, d’électricité et d’aide humanitaire et médicale du fait des autorités israéliennes. Ceux-ci ont subi un nettoyage ethnique et un génocide de la part des forces armées et des colons israéliens qui ont forcé et continuent de forcer les Palestiniens et Palestiniennes à quitter leurs maisons pour rester en vie. Personne ne devrait avoir à choisir entre deux droits humains fondamentaux, le droit à la vie ou le droit à un logement et à la sécurité. Une enquête menée en 2021 par Amnesty International a révélé ce système d’apartheid, tandis que l’expert des droits des Nations Unies Michael Lynk l’apparentait à un crime contre l’humanité.

Défendre les droits humains de l’ensemble du peuple palestinien revient à veiller à leur sécurité, à leur dignité et à leur liberté. Condamnant tout acte de violence perpétué contre des civils ou la détention d’otages en tant qu’atteinte au droit international, y compris les actes ayant entraîné la mort de civils israéliens le 7 octobre, nous dénonçons les actes injustifiables commis contre la population civile palestinienne, qui constituent des violations aux droits humains et au droit humanitaire.  

Les événements tragiques survenus récemment en Palestine et en Israël sont le résultat d’une structure de pouvoir inégale, dans laquelle une oppression systémique a été exercée sans relâche dans la zone actuellement sous le coup de la violence. Pendant de nombreuses années, les voix des groupes marginalisés et systématiquement opprimés de Palestine ont invariablement été réduites au silence. Amplifier ces voix et les faire entendre est une priorité absolue dans le travail d’APC. Dans une telle structure inégalitaire de pouvoir où les voix privilégiées sont celles qui dominent le récit, les personnes les plus touchées par les problèmes politiques mondiaux sont celles qui n’ont pas de voix, et subissent les pires conséquences. Telles sont les véritables victimes de la violence systémique, de l’oppression et de la suprématie des autres.

Au moment de la rédaction de cette déclaration, les Palestiniens et Palestiniennes de Gaza ne disposent plus d’une connexion à l’internet ou aux services de télécommunications, ce qui les empêche de se connecter au reste du monde. D’après certaines informations, des ambulanciers du Croissant-Rouge de Palestine auraient spécifiquement été pris pour cible alors qu’il s’approchait des blessés pour leur prodiguer des soins d’urgence, et plusieurs journalistes auraient été pris pour cible et tués. Ce que l’on peut apparenter à des crimes de guerre, illégaux au regard du droit humain international, sont commis par Israël avec l’aide des gouvernements occidentaux, complices de l’escalade de la violence commise contre les Palestiniens et Palestiniennes.

Ce conflit est clairement considéré de manière très inéquitable. Malgré les nombreuses violations aux droits humains commises depuis des dizaines d’années en Palestine, c’est à peine si les médias internationaux en ont pris acte. L’impact des récentes attaques y est traité de manière largement disproportionnée et partielle. La désinformation en ligne ciblant les Palestiniens se multiplie, alors que les entreprises des médias sociaux ferment les yeux sur les appels à la haine, au dénigrement et à la violence envers les victimes. La manière dont l’information est conçue et partagée reflète le privilège injuste dont jouit Israël, mais aussi la force du pouvoir et de l’argent dans la structure des médias internationaux. Nous sommes actuellement témoins des effets dévastateurs de la violence systémique et de l’oppression qui se déploient à une époque où la violence et la désinformation facilitées par les technologies sont endémiques, alimentées par les plateformes de technologies extractives qui tirent profit des discours de haine.

Il n’est pas compliqué de comprendre ce qui se passe en Palestine. Clairement, nous assistons à une colonisation de peuplement et un nettoyage ethnique.

Nous appelons la communauté internationale à dénoncer les structures coloniales racistes et à protéger les droits humains de toutes les victimes et de toute personne menacée à très court terme en raison des attaques disproportionnées menées sur le territoire palestinien.

Nous appelons Israël et ses alliés gouvernementaux à mettre fin à la campagne de génocide contre le peuple palestinien. Nous appelons également les grandes entreprises technologiques à faire cesser la désinformation et la censure qui provoquent des crimes de haine et créent un récit qui justifie les atrocités massives commises à l’encontre du peuple palestinien.

Nous appelons à lever le siège qui condamne les Palestiniens et Palestiniennes à une mort lente et menace de provoquer une catastrophe humanitaire imminente.

Nous appelons à la cessation de la guerre et de la prolongation de l’occupation militaire des territoires palestiniens.

Nous appelons au démantèlement des structures coloniales et d’apartheid en Palestine et à la fin de la violence qui les maintient en place.

Nous exprimons notre solidarité envers les membres et partenaires palestiniens d’APC ainsi que les Palestiniens et Palestiniennes du monde entier.

Note : Le texte de cette déclaration a été modifié le 23 octobre 2023 afin de renforcer l’engagement d’APC aux droits humains universels.

Pour en savoir plus :

Civil society organisations call for tech companies to respect Palestinian digital rights in times of crisis

Photo : Markus Spiske via Unsplash.