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Dans les zones rurales ougandaises, les télécentres qui se sont établis pour promouvoir le développement et l’accès rural à l’information n’obtiennent pas les résultats escomptés. Une évaluation des télécentres conduite par le programme Acacia en Afrique a révélé que systématiquement, les femmes constituent moins du tiers des usagers des télécentres, même quand ceux-ci comptent du personnel féminin et que du matériel visant les femmes est disponible.

En vue de connaître les raisons expliquant cette situation, UgaBYTES, une ONG ougandaise promouvant l’accès aux TIC dans les zones rurales d’Afrique de l’Est, a mené une étude sur une période de sept mois dans deux télécentres ruraux – en utilisant et en adaptant la Méthodologie d’évaluation du genre (GEM), un outil qui avait été créé par le programme d’appui aux réseaux des femmes de l’Association pour le progrès des communications (PARF d’APC). L’objectif de l’évaluation était de voir si les services offerts dans les télécentres répondaient aux besoins des femmes.

Femme cliente du télécentre ruralFemme cliente du télécentre rural

UgaBYTES a découvert que parce que les technologies sont socialement construites, elles ont des impacts différents sur les femmes et les hommes. Au-delà des obstacles communs d’accès tels que l’infrastructure technique, les coûts de connexion et l’alphabétisation numérique, les femmes font face à de nombreuses barrières additionnelles pour accéder aux TIC.

Les hommes et les femmes recherchent des informations qui ne sont pas disponibles

L’évaluation a révélé que souvent, les différents types d’information dont les hommes et les femmes ont besoin n’étaient pas disponibles dans les télécentres, et que ceux-ci manquaient de contenus désagrégés par sexe, ce qui signifie qu’il n’y avait pas de contenus spécifiques selon le genre. Les contenus désagrégés sont importants dans la promotion de l’accès à l’internet et l’utilisation des télécentres pour aussi bien les hommes que les femmes parce qu’il a été découvert que les deux groupes avaient des besoins différents.

En quoi les informations recherchées par les femmes étaient différentes ? UgaBYTES a trouvé que les femmes cherchaient des informations sur :

  • la santé, y compris le VIH et le SIDA
  • l’aide psychologique et le conseil
  • le programme de petites entreprises pour des revenus additionnels
  • l’éducation
  • les bourses pour celles qui ne peuvent pas se permettre les frais d’écolage
  • les conseils pour la formation professionnelle de celles qui ont abandonné l’école et l’orientation professionnelle.
  • les organisations qui fournissent les compétences et l’expérience pour gérer les personnes handicapées dans la communauté, et
  • la sécurité alimentaire.

Les hommes, à leur tour, cherchaient de l’information sur la politique, l’économie, et le marché des affaires, mais comme l’information n’était souvent pas disponible, les femmes retournaient à leurs maisons pour accomplir leurs tâches, tandis que les hommes restaient pour faire des jeux, profitant ainsi des télécentres pour divertissement. Les femmes ne retournaient donc pas si l’information qu’elles cherchaient n’était pas là.

UgaBYTES a également découvert que le contenu recherché par les visiteurs était soit trop compliqué à utiliser, indisponible ou dépassé. Les documents qui avaient été empruntés de la bibliothèque de Buwama n’avaient jamais été retournés et le seul ordinateur connecté à l’internet était très lent et principalement utilisé par le personnel du télécentre, le personnel de la radio et les volontaires pour faire des recherches pour leur travail. « Les livres sur des domaines spécifiques en agriculture par exemple, de meilleures méthodes d’exploitation agricole qui portaient sur le manioc, le maïs et l’élevage d’animaux n’existent plus parce que les emprunteurs ne les avaient jamais rendus à la bibliothèque », a dit Nassozi Goretti, une paysanne du village.

Aussi, il y avait un manque de sensibilisation sur la disponibilité de l’information. Selon les femmes, si l’information avait été affichée sur le tableau d’affichage de la paroisse, à la place du tableau du télécentre, elles auraient été plus au courant, puisque la paroisse est un endroit de rencontre sociale et pour échanger et diffuser les nouvelles.

“Lire la suite de l’artilce”:http://www.genderevaluation.net/mygem/news/en_ouganda_les_telecentres_n…

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