Pour lutter contre la COVID-19 de nombreux pays ont recours aux technologies numériques de surveillance des populations. En effet, suite à la progression exponentielle du nombre de personnes porteuses de cette maladie, ayant comme conséquence une crise sanitaire mondiale, un nombre de plus en plus important de pays dans le monde prend des mesures liées aux technologies digitales pour mettre sous surveillance leur propre population en vue de stopper la propagation du virus. Pour atteindre cet objectif, selon le contexte propre à chaque pays, des moyens juridiques et des modalités techniques variées sont mises en oeuvre, soit pour vérifier le respect des mesures de quarantaine de certaines personnes infectées ne nécessitant pas de soins intensifs, soit pour découvrir le trajet de personnes ayant été en contact avec une personne diagnostiquée positive au coronavirus.
Parmi les technologies de surveillance numérique utilisée actuellement dans plusieurs pays dans le monde, il y a le « contact tracing » appelé aussi « backtracking » ou traçage numérique. Pour mieux comprendre cette technologie du traçage numérique, une présentation en sera faite dans un premier temps mais aussi les dispositions juridiques sur lesquelles peuvent s’appuyer les autorités sénégalaises pour justifier son utilisation pour retracer les cas contacts des personnes infectées à la COVID-19. Dans un second temps, une analyse de l’impact de l’utilisation du traçage numérique sur le droit à la vie privée et le droit à la protection des données à caractère personnel sera effectuée tout en relevant l’opacité gouvernementale sur cette question.
Enfin, dans une troisième partie, des recommandations sont formulées afin d’assurer une réponse du gouvernement du Sénégal à la COVID-19 en utilisant la surveillance numérique dans le respect des droits humains en ligne et hors ligne.