Nous voulons que l’internet soit reconnu et régi tel un bien public mondial d’une façon inclusive, transparente, démocratique et responsable. Voici ce que nous avons accompli dans ce domaine en 2021.
Préparation des étudiant·es de l’École africaine sur la gouvernance de l’internet (AfriSIG) aux défis de l’écosystème numérique post-pandémie
L’École africaine sur la gouvernance de l’internet (AfriSIG) a organisé sa première édition entièrement en ligne en 2021. Son programme proposait, du 4 au 15 octobre 2021 des séances sur l’apprentissage en ligne, des échanges de connaissances et du réseautage.
Accueillie par APC, l’Union africaine et Research ICT Africa, la promotion 2021 était composée de 37 étudiant·es de 16 pays africains, auxquel·les s’est jointe une équipe de 46 universitaires et membres de l’équipe des ressources dotée d’une expertise régionale et internationale sur plusieurs questions en lien avec la gouvernance et les processus de l’internet.
Le volet pratique de l’édition 2021 de l’École portait sur « La gouvernance de l’internet et les difficultés de l’inégalité numérique/les possibilités du numérique en lien avec la COVID-19 ». Le travail consistait à évaluer les écosystèmes numériques post-pandémie à l’échelle du continent, dans le but d’aider les États membres à passer d’une politique de réponse à la COVID-19 à la relance post-COVID-19. N’hésitez pas à lire les messages de blogue rédigés par les participant·es à l’édition 2021 qui dépeignent précisément les expériences vécues au cours de la session.
Mise en exergue de l’importance de la mobilisation des parties prenantes et de la transparence dans les réformes au sein de l’écosystème de la gouvernance de l’internet
Depuis la création par le Secrétariat général de l’ONU d’un Groupe de haut niveau sur la coopération numérique, le plan d’action visant à favoriser une meilleure coordination et une synergie entre les différents espaces et processus concernés par la gouvernance de l’internet et la coopération numérique mondiale a fortement progressé.
APC s’est impliquée dans le Plan d’action de coopération numérique depuis ses débuts, contribuant aux consultations du Groupe de haut niveau sur la coopération numérique, participant aux tables rondes sur le Plan d’action et collaborant étroitement avec le Bureau de l’Envoyé du Secrétaire général pour les technologies depuis sa création en 2021.
Dans le cadre de ces efforts visant à garantir la transparence, l’inclusivité et une mobilisation multipartite significative, APC a appelé à des discussions et des consultations thématiques précises afin d’aborder spécifiquement l’alinéa 93(a) du Plan d’action et parvenir à une transparence adéquate pour que toute réforme soit à la fois légitime, significative et durable.
APC a défendu le programme de coopération numérique, ainsi que les méthodes de travail et modalités de collaboration du mandat de l’Envoyé de l’ONU pour les technologies, qui consiste à s’appuyer sur les leçons tirées des nombreuses années de coopération multipartite et à définir des paramètres de protection du multipartisme, de la transparence, de l’inclusivité, du dialogue et de la redevabilité à tous les niveaux.
Ceci a débouché sur une ouverture bien acceptée du processus qui, bien que n’étant pas idéale, a posé les bases des futures actions de plaidoyer et recommandé un processus ouvert, inclusif et transparent. Le profil, les fonctions, responsabilités et méthodes de travail de l’Envoyé pour les technologies nommé par le Secrétaire général a également fait l’objet de réflexions et des espaces et possibilités de collaboration ont été suggérés.
Rassemblement des parties prenantes pour imager ensemble l’avenir de la gouvernance mondiale de l’internet
APC travaille en faveur de processus de gouvernance de l’internet qui soient accessibles, démocratiques, transparents, redevables et inclusifs, en soutien d’un engagement pour le renforcement du Forum sur la gouvernance de l’internet (FGI) en tant que plateforme pour l’amélioration de la coordination et la coopération de la gouvernance mondiale de l’internet.
Pour veiller à ce que le FGI continue à jouer ce rôle, APC estime qu’il est important de promouvoir des discussions stratégiques sur son avenir et de façon plus générale, sur l’avenir de la gouvernance mondiale de l’internet, afin que ces processus débouchent sur une gouvernance de l’internet qui contribue à la justice sociale, de genre et environnementale et aux droits humains.
C’est la raison pour laquelle, au deuxième semestre 2021, APC a mené plusieurs dialogues régionaux multipartites organisés en collaboration avec des parties prenantes d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique. Des contributions ont été partagées par les différentes régions et suivies d’une activité pratique au cours de laquelle les participant·es se sont appuyé·es sur les résultats régionaux pour identifier les pistes de travail communes, en amont de la SMSI+20, le prochain processus d’examen qui viendra marquer le 20e anniversaire du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) – tout en gardant à l’esprit les processus qui ont émergé ces deux dernières années en matière de coopération numérique, et notamment le Plan d’action de coopération numérique et le Pacte mondial à venir.
À l’occasion du FGI de 2021, APC a organisé une séance de discussion plébiscitée sur l’avenir de la gouvernance internationale de l’internet dans les 10 prochaines années, en partenariat avec APNIC, Asociación Latinoamericana de Internet, l’ONG Derechos Digitales, DotAsia, KICTANet et Pollicy, avec le soutien de l’Agence suédoise de coopération pour le développement international (SIDA). Le cadre de cet atelier, auquel 61 personnes ont participé en ligne et 20 sur place à Katowice en Pologne, concernait les préparatifs pour le SMSI+20 et la nécessité de repenser, d’adapter et/ou de reconfirmer les engagements pris lors de la première phase de ce Sommet en 2003 à Genève, Suisse, et de la deuxième phase à Tunis en 2005. APC prévoit de continuer à façonner un avenir numérique pour la justice sociale, de genre et environnementale.
Introduction des préoccupations environnementales dans le programme de gouvernance de l’internet
Les questions de justice et de durabilité environnementale continuent d’être primordiales de l’engagement d’APC dans plusieurs espaces et processus de gouvernance de l’internet.
APC participe, depuis le début de l’année 2021, au tout récent groupe de travail multipartite intitulé Réseau de politiques sur l’environnement (PNE), qui s’insère dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. Lors du FGI 2021, le 9 décembre précisément, le PNE a présenté un rapport contenant des recommandations de politiques à la fois concrètes et réalisables. Plusieurs membres du personnel d’APC et de l’association ont contribué à la rédaction de ce rapport du PNE, qui porte essentiellement sur les données environnementales, les systèmes d’eau et d’alimentation et la transparence et la circularité des chaînes d’approvisionnement. Le rapport souligne que les technologies numériques posent des risques environnementaux du fait de l’extraction et l’utilisation de ressources naturelles, et énonce plusieurs recommandations de politiques permettant d’identifier et résoudre les violations des droits humains et environnementaux.
En préparation des discussions du FGI 2021, le réseau d’APC a organisé une discussion virtuelle en novembre pour explorer et imaginer comment le développement et le déploiement communautaires des technologies numériques dans le monde ouvrent la voie à des transformations numériques justes socialement, économiquement et environnementalement, et durables. Cet événement préalable au FGI mondial a comblé des lacunes identifiées dans le programme du FGI sur la pérennité environnementale et le changement climatique, qui incluait des ateliers sur des sujets précis et spécialisés sans suffisamment prendre en compte ou explorer le rôle des communautés locales.
Par le biais de ces discussions, APC a contribué à mieux sensibiliser et expliquer comment les communautés locales peuvent être soutenues, dans divers contextes, pour façonner le déploiement et l’utilisation des technologies numériques et créer des communautés justes et durables, débouchant sur davantage d’attention envers nous-mêmes, réciproque et envers la Terre.
Au cours du FGI, APC a également organisé une séance intitulée « Global Information Society Watch (GISWatch) 2020 IGF launch: Technology, the environment and a sustainable world », qui abordait, selon les points de vue des auteur·trices des rapports thématiques et nationaux, les contenus du rapport OMSI 2020 de l’Observatoire mondial de la société de l’information paru en avril 2021. Les participant·es ont fourni un aperçu des différentes difficultés relatives à l’intersection entre les technologies numériques et l’environnement durable, et présenté des mesures à prendre en matière de gouvernance et de politiques de l’internet. (Voir également : « Création de points d’entrée reliant la justice environnementale, la théorie et les pratiques féministes et l’utilisation des technologies numériques, par le biais de la recherche et des discours ».)
Lire le rapport annuel complet (en anglais) ici.