La Déclaration Africaine des Droits et Libertés de l’Internet, également appelée la Déclaration Africaine (DA), est une initiative panafricaine pour promouvoir les normes et les principes de transparence dans la formulation des politiques relatives à l’internet et la mise en œuvre sur le continent des droits humains.
La DA vise à élaborer sur les principes qui sont nécessaires au respect des droits humains et des peuples sur l’internet, et à cultiver un environnement de l’internet qui peut le mieux répondre aux besoins et objectifs de développement économique et social de l’Afrique. La Déclaration Africaine des Droits et Libertés de l’Internet, est un outil essentiel pour promouvoir les droits de l’internet dans la région Afrique. Cette plate-forme interactive a été créée pour les défenseur-e-s des droits humains, les journalistes, les décideurs et toute personne intéressée par les droits de l’internet, notamment sur le continent africain, dans le but de seconder la Déclaration à travers le partage de ressources mais également, pour donner une plus grande visibilité aux droits de l’internet en Afrique.
Déjà disponible en anglais et en français, la plate-forme interactive de la DA est depuis peu disponible également en Arabe et en Portugais. Elle reconnaît ainsi la nécessité de mettre cet outil à la disposition d’un public plus large et de permettre aux gens de s’exprimer autrement qu’en anglais, pour favoriser l’engagement et l’apport de contributions pour la liberté de l’internet en Afrique de la part d’autres partenaires et clés de pays africains.
Avis Momeni, secrétaire général de PROTEGE QV, une organisation membre d’APC au Cameroun, utilise fréquemment la DA dans son plaidoyer. Il affirme d’ailleurs que depuis que la plate-forme est disponible en français, il voit combien cela a amélioré l’appropriation de la DA et de ses principes de base. « Le fait que la Déclaration Africaine soit proposée dans toutes ces langues contribue à sensibiliser l’ensemble des utilisateurs africains qui ont ainsi la possibilité de mieux connaître leurs droits en matière d’internet », explique-t-il. « D’autre part, cela permet également aux gouvernements africains de mieux comprendre la portée de ces principes lors de l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques », ajoute-t-il.
Yanusa Ya'u, directeur exécutif du membre d’APC au Nigéria, le CITAD, est un fervent utilisateur de la DA pour son plaidoyer dans la région. Selon lui, « l’internet, cette plate-forme mondiale, s’avère d’autant plus utile lorsqu’il est possible d’y avoir accès et de l’utiliser dans les langues qu’on maîtrise. Avec cet outil essentiel pour le développement, chaque utilisateur devient un acteur fondamental pour structurer l’internet et les politiques relatives à son accès et son utilisation. La DA est l’un des principaux documents qui définissent les moyens de le faire ». « Elle a pour objectif de donner une voix aux citoyens, en Afrique mais aussi dans le reste du monde. Voilà pourquoi cette plate-forme de plaidoyer se devait d’être multilingue. »
Ya'u ajoute qu’au cours du travail de plaidoyer de son organisation, la DA a été traduite en Hausa, l’une des langues les plus parlées au Nigéria, avec un résultat immédiat. « Les gens ont pu mieux comprendre le message de la Déclaration. Ils ont pu se connecter plus facilement avec son contenu et en comprendre la nécessité. Notre expérience nous permet de penser que plus la plate-forme proposera de langues, plus il y aura de gens à connaître la Déclaration et à comprendre en quoi il s’agit d’un outil nécessaire au plaidoyer envers l’inclusion numérique. »
Polly Gaster, spécialiste des communications pour le développement au Centre d’informatique de l’Université Eduardo Mondlane (CIUEM) de Maputo au Mozambique, a fait partie des éditeurs de la traduction de la Déclaration, recommandant en outre la révision des contenus de la plate-forme en portugais. Elle convient elle aussi de l’importance de proposer la plate-forme de la DA en portugais. « Si l’on veut promouvoir et chercher des soutiens pour un document qui concerne l’ensemble du continent, j’estime qu’il est absolument indispensable de s’assurer que celui-ci soit disponible et accessible pour tous les citoyens, organisations et gouvernements d’Afrique, et c’est en outre un gage de sérieux », souligne-t-elle. Les cinq pays africains dont le portugais est la langue officielle – le Mozambique, l’Angola, São Tomé et Príncipe, la Guinée-Bissau et le Cap Vert – « sont bien entendu les premiers bénéficiaires de l’accès à la plate-forme dans leur propre langue », indique Gaster.
Tous ces pays sont membres de la Communauté des pays de langue portugaise, de l’Union Africaine, et des organisations internationales telles que les Nations Unies ; quant au Mozambique, il est également membre du Commonwealth. Gaster fait observer que la mise à disposition de la plate-forme en portugais offre des avantages sur deux plans : « d’une part, les activistes et les organisations de ces pays s’impliquent plus dans le plaidoyer pour la Déclaration et la pression sur leurs gouvernements pour qu’ils prennent position, et d’autre part, la diffusion du document, accompagné du plaidoyer, auprès des gouvernements et à d’autres niveaux peut contribuer à améliorer la participation de ces pays dans les discussions menées à niveau régional et continental et à promouvoir officiellement les objectifs et recommandations. »
La plate-forme en elle-même peut s’avérer une source très utile d’informations pour savoir ce qui se passe dans d’autres pays africains et notamment lors de l’adoption ou l’approbation de la DA, ou encore au sujet des expériences de campagnes menées pour ou contre la législation ou les mesures répressives adoptées dans d’autres pays. Elle contribue ainsi au renforcement des réseaux et à une confiance accrue dans la mise en œuvre des initiatives nationales.
Rafik Dammak, membre du conseil de l’Organisation de soutien des noms génériques (GNSO) de l’ICANN ayant participé à la traduction de la Déclaration en arabe, coïncide sur le fait que l’élargissement du nombre de langues disponibles se soldera par un engagement plus inclusif envers la Déclaration. Il rappelle en outre que depuis que celle-ci comporte entre autres une terminologie juridique, il serait préférable pour les locuteurs non natifs de l’anglais d’utiliser la version traduite comme point de référence pour éviter tout malentendu et ce, quel que soit leur niveau d’anglais. Selon lui, « si l’anglais est une option pour les activistes endurcis, la sensibilisation du public en général implique obligatoirement une localisation du contenu, et donc sa disponibilité dans d’autres langues ». « Il est intéressant d’avoir la DA en arabe », ajoute-t-il, « et cela devrait être perçu positivement dans le Moyen-Orient, où beaucoup la considèrent aujourd’hui par principe comme légitime. »
Pour contribuer à améliorer la Déclaration Africaine sur les Droits et Libertés de l’Internet, vous pouvez vous aussi participer, quelle que soit votre origine ou votre lieu de résidence : vous pouvez la signer (et montrer votre soutien sur www.africaninternetrights.org), la partager (pour faire entendre votre voix et partager la Déclaration sur Twitter #AfricanInternetRights), ou en parler (en rejoignant les discussions sur notre liste de diffusion ou en demandant plus d’informations sur la Déclaration à info@africaninternetrights.org).
Si vous souhaitez contribuer à ce que les Principes de la Déclaration puissent atteindre un plus large public en la traduisant dans votre langue locale, veuillez nous écrire à : africaninternetrights@apc.orga