Depuis 2005 APC œuvre pour le renforcement des capacités des militants et organisations pour les droits des femmes en termes d’utilisation des nouvelles technologies pour mettre fin à la violence envers les femmes et répondre à l’augmentation du taux de violence à l’égard des femmes liée aux technologies. Le plus souvent, il s’agit d’intimidation ou de harcèlement en ligne, de surveillance, d’utilisation et manipulation non autorisée d’informations personnelles, notamment des photos et des vidéos. Malgré l’augmentation de ces violations, nous nous sommes rendus compte que les femmes et les filles qui en étaient victimes ne savaient pas comment arrêter ces abus, ni ce qu’elles pouvaient dénoncer, à qui porter plainte ou quelle aide elles pouvaient obtenir… Dans de nombreux pays, les politiques, réglementations ou services censés répondre à ces nouvelles formes de violence sont inexistants ou inadéquats.
Aujourd’hui, la prévention de la violence à l’égard des femmes (VEF) liée aux technologies est un élément important pour mettre fin à ce type de violence et elle joue un rôle important dans la création d’un environnement sain et sûr pour les femmes et les filles de tous âges et de tous milieux.
En 2012-2014, la communauté d’APC poursuivra son travail sur la base de son expérience collective et des succès de ses précédents projets concernant la technologie et la violence à l‘égard des femmes grâce au soutien du fonds Funding Leadership and Opportunities (FLOW) du ministère néerlandais des Affaires Étrangères (DGIS). Notre nouveau projet, « Mettre fin à la violence : les droits des femmes et la sécurité en ligne » sera bâti sur l’expérience d’APC et de ses partenaires dans la lutte anti-VEF, avec pour objectif d’améliorer la sécurité des femmes et de mettre un frein à la montée de la violence à l‘égard des femmes à travers les TIC.
Comment allons-nous procéder ?
Le projet est mis en place dans sept pays, avec des stratégies qui doivent contribuer à mettre fin à la violence à l‘égard des femmes en renforçant le rôle des femmes leaders et en garantissant les droits des femmes et la sécurité en ligne. Nos stratégies sont les suivantes :
1. Rassembler des preuves à l’aide de documents, de rapports, en réalisant une surveillance et une analyse de la violence à l’égard des femmes liée aux technologies.
2. Renforcer le rôle des femmes leaders pour engager des discussions avec les décideurs politiques, juges, avocats et autres acteurs importants à niveau national afin d’identifier des solutions dans les lois et réglementations actuelles et si nécessaire, élaborer de nouvelles politiques qui protègent les droits des femmes, notamment leur sécurité.
3. Améliorer la capacité des femmes pour influencer les entreprises de télécommunications et de l’internet comme les plateformes de réseautage social, les hébergeurs et les opérateurs de téléphonie mobile pour qu’elles mettent en place des politiques et pratiques d’utilisateurs qui respectent les droits des femmes. Cela signifie une représentation adéquate des femmes dans la prise de décisions politiques et les processus d’établissement des normes et garantir que les politiques et normes prennent en compte la sécurité des utilisateurs.
4. Réaliser une campagne pour créer un environnement en ligne et une culture qui affirme les droits de tous à la sécurité. Une telle culture en ligne ne saurait tolérer de comportements ou de pratiques nocives et violentes à l‘égard des femmes et des filles. Il s’agira de mener des actions de solidarité ciblées et de fomenter la participation des jeunes.
5. Renforcer la capacité institutionnelle des organisations qui œuvrent pour les droits des femmes pour qu’elles deviennent des chefs de file dans la lutte contre la VEF liée aux technologies grâce à des changements dans leur propre pratique organisationnelle.
Quels sont les pays impliqués ?
Le programme réalisera des activités avec nos partenaires des pays suivants :
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Bosnie-Herzégovine (OneWorldsee)
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Colombie, (Colnodo)
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Kenya (KICTAnet)
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Mexico
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Philippines (Foundation for Media Alternatives)
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Pakistan (Bytes for All)
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République démocratique du Congo (Si Jeunesse Savait)
Qui seront les bénéficiaires ?
Le projet vise les femmes leaders – les dirigeantes des organisations pour les droits des femmes, les femmes qui travaillent dans le domaine des technologies, les dirigeantes d’associations locales, d’associations de jeunes femmes et les faiseurs d’opinion – ainsi que les organisations pour les droits des femmes déjà actives avec leurs stratégies d’intervention et de plaidoyer pour lutter contre la violence à l‘égard des femmes et pour la défense des droits des femmes.
Les résultats du projet ?
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Un système efficace et fiable permettant de rassembler des preuves et des rapports dans 15 pays pour renforcer le pouvoir des femmes face à la VEF liée aux technologies.
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Des solutions et des politiques qui remédient au problème de la VEF liée aux technologies par des recherches et des plaidoyers menés par les dirigeantes et les organisations pour les droits des femmes.
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Des dirigeantes qui s’engagent efficacement dans le secteur privé (fournisseurs de réseaux sociaux, entreprises d’hébergement et de téléphonie mobile), en partenariat avec d’autres experts d’ONG pour élaborer des politiques d’utilisateurs qui protègent les femmes et les filles.
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Des femmes et des filles qui organisent des campagnes de mobilisation des utilisateurs pour créer une culture internet qui ne tolère pas de comportements dangereux ou violents à l’égard des femmes et des filles en ligne.
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Une capacité institutionnelle des organisations qui œuvrent pour les droits des femmes pour renforcer de façon durable leur capacité à aborder la question de la VEF liée aux technologies.