L’initiative « Soutenir les démarches communautaires visant à réduire la fracture numérique » est un projet mis en œuvre par APC avec le partenariat de Rhizomatica dans le but de développer les modèles, les capacités et la durabilité des réseaux communautaires.
Ce projet prévu sur la période 2020-2023 avec le soutien financier du Digital Access Programme du Royaume-Uni, amorcera un processus permettant d’offrir une connectivité plus inclusive et à un prix plus abordable aux communautés mal desservies ou exclues des zones rurales, urbaines et péri-urbaines à bas revenus.
Cette initiative se base sur le travail préalable d’APC sur la question de l’accès local, actuellement mis en oeuvre avec le soutien de l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (Sida) pour le projet « Connecter les non connectés: soutenir les réseaux communautaires et d'autres initiatives de connectivité à base communautaire, » et sur les connaissances acquises dans le projet de recherche sur les Réseaux d'accès locaux mené par APC et Rhizomatica avec le soutien du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) sur la période d’août 2017 à janvier 2019.
Le projet offrira une assistance technique, des formations, des conseils en matière de politiques et de régulation, et la mobilisation communautaire dans cinq pays prioritaires: le Brésil, l’Indonésie, le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Il portera sur le renforcement des capacités techniques, organisationnelles et entrepreneuriales des acteurs et médiateurs des réseaux communautaires à différents niveaux. L’intervention veillera à développer les modèles de gestion et d’organisation nécessaires en termes de durabilité, à permettre leur intégration auprès des acteurs du secteur public et privé, et à promouvoir l’accès à la connectivité pour les communautés exclues ou mal desservies et les populations vulnérables.
En quoi ce projet est-il nécessaire?
Malgré l’adoption rapide des téléphones portables, la fracture de la connectivité augmente entre pays riches et pauvres, entre zones rurales et urbaines et entre communautés aisées et à bas revenus. Les opérateurs commerciaux nationaux continuent à investir lourdement dans l’infrastructure des zones urbaines et dans les pays riches, tandis que les zones rurales, les pays plus pauvres et les régions éloignées des marchés émergents et parvenus à maturité sont peu susceptibles de bénéficier de tels investissements.
Il y a fracture dans la connectivité lorsque des régions peu peuplées dépourvues de toute connectivité sont considérées foyers à revenu minimum de subsistance, si bien qu’elles ne sont pas rentables pour les grands opérateurs qui s’avèrent peu désireux de leur apporter ce service dans de telles conditions. Reposer sur de tels modèles traditionnels a fait qu’il soit encore aujourd’hui difficile pour la plupart des pays, notamment dans l’hémisphère Sud, de pouvoir apporter les bénéfices économiques et sociaux de communications utiles, saines et sûres à l’ensemble de leur citoyens, étant donnée la lenteur du développement de la connectivité en zone rurale, lorsque celui-ci est prévu.
Depuis de nombreuses années les gouvernements des pays en développement ont reconnu l’importance du problème de l’exclusion numérique, et pourtant les solutions durables et adaptables selon les contextes tardent à apparaitre. La réponse habituelle des décideurs a été d’encourager ou de subventionner les coûts de la fourniture de service en milieu rural auprès des opérateurs commerciaux, une stratégie loin d’atteindre le succès escompté.
De nombreux pays ont tenté de subventionner les coûts supplémentaires des opérateurs nationaux pour les encourager à élargir la connectivité en zone rurale (notamment à travers le financement de pylônes), ce qui a été un échec comme le montrent les niveaux invariablement bas voire inexistants de l’accès en zone rurale dans la plupart des pays en développement, et la stabilité du palier atteint dans les abonnements au téléphone mobile.
Ce projet cherche à obtenir les résultats suivants :
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Une meilleure capacité et plus de ressources pour les individus et les organisations, notamment les femmes, qui défendent les modèles d’inclusion numérique visant à offrir un accès à un coût abordable aux populations non connectées ou sous-connectées (niveau micro).
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Un renforcement de capacité pour les organisations qui aident les réseaux communautaires à mettre en place des manières viables de réduire les obstacles habituels à travers le partage du savoir, les plateformes, l’action collective et l’engagement efficace des différents acteurs auprès des utilisateurs, de l’industrie et des institutions (niveau méso).
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Un meilleur cadre politique, légal et une réglementation propice aux réseaux communautaires, considérés comme un modèle complémentaire en faveur de la connectivité inclusive, ainsi qu’un renforcement de la capacité institutionnelle dans ce domaine d’activité (niveau macro).
Quelle approche cette initiative adoptera-t-elle ?
Le projet « Soutenir les démarches communautaires visant à réduire la fracture numérique » a pour objectif de contribuer à la création d’un écosystème favorable à l’émergence et à la croissance de réseaux communautaires et d’autres initiatives de connectivité communautaire dans cinq pays cibles, en adoptant une approche intégrée se déroulant sur une période de trois ans.
Le projet sera structuré en trois groupes de travail correspondant aux résultats attendus et aux niveaux micro, méso et macro d’intervention. De plus, ces groupes de travail créeront un écosystème de collaboration entre les organisations de chacun des trois niveaux, entre ces différents niveaux et au sein des organisations mondiales qui dirigent leur mise en œuvre.
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Consolidation par le biais de formations et d’un encadrement de sept organisations locales de niveau micro par pays cible (soit un total de 35 organisations) et création d’un réseau d’échanges de pratiques dans chacun des pays recevant un soutien.
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Renforcement et consolidation d’au moins une organisation de niveau méso dans chacun des cinq pays cibles et création de synergies inter-pays dans ce groupe d’organisations. Avec la contribution d’APC et de Rhizomatica, le résultat attendu est un réseau d’échanges de pratiques qui continue à fonctionner au-delà de la durée du projet.
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Réduction des obstacles en matière de politiques, lois et réglementations auxquels sont confrontées les organisations locales à niveau micro et méso.
Pour en savoir plus sur les projets d’APC en faveur de l’accès local et des réseaux communautaires :
Réseaux d'accès locaux : Ceux qui ne sont pas connectés peuvent-ils l'être ?
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